NE EXPLÉTIF
(OU QUAND NE N’EXPRIME
PAS LA NÉGATION)
Dans un certain nombre d’emplois, par exemple dans « Pour éviter que ne soient divulgués les renseignements… », ne n’a pas de valeur proprement négative; il est dit « explétif ». Un mot explétif est un mot qui n’est pas nécessaire au sens de la phrase et dont l’usage, et non la grammaire, dicte l’emploi. Dans l’usage courant, le ne explétif est facultatif.
On trouve le ne explétif dans les subordonnées accompagnant les verbes dont le sens est : craindre, éviter, empêcher, ne pas douter. On le trouve également dans les propositions comparatives marquant l’inégalité de même qu’après les locutions conjonctives « avant que » et « à moins que ».
Exemples :
- « craindre que l’ennemi ne puisse en tirer un avantage… »
- « avant que l’avis n’ait été affiché… »
- « à moins que la vitesse des treuils ne permette de filer… »
À noter que la négation complète (ne pas, ne plus, etc.) s’impose si la subordonnée a une valeur proprement négative.
Exemples :
- « Il est interdit d’enlever l’écriteau du conteneur avant que la quantité de marchandises dangereuses contenues ne présente plus de danger pour la santé. »
- « Il craint que les témoins ne se présentent pas. »
Si le non-emploi du ne explétif n’est pas considéré comme une faute de grammaire, son emploi là où l’usage ne l’admet pas, dans « le candidat nie qu’il «ne» se soit trompé » par exemple, constitue une faute. En cas de doute, on doit éviter de l’employer.
Pour un tableau détaillé et facile à consulter sur le ne explétif, voyez l’Abrégé des règles de grammaire et d’orthographe de Jacqueline Bossé-Andrieu, Presses de l’Université du Québec, 1995 (p. 82 et 83)… à moins que le Difficultés grammaticales de René Lagane, Larousse-Bordas, 1995, à la rubrique « Ne », II, ne vous soit d’un plus grand secours.
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