Les crimes et les mauvais traitements envers les aînés : recherche bibliographique concernant surtout le Canada
RÉSUMÉ
Le présent rapport porte sur les mauvais traitements envers les aînés au Canada et ailleurs, notamment la prévalence des mauvais traitements, les caractéristiques des auteurs et victimes de ceux-ci, les crimes constituant la plus grande menace pour les ainés et les lacunes touchant la recherche. La dernière section comporte également des commentaires sur la mesure dans laquelle la définition que l'Organisation mondiale de la santé donne des mauvais traitements envers les aînés englobe adéquatement tous les aspects de la victimisation des aînés.
RECHERCHE CANADIENNE
Bien que de nombreuses recherches doivent encore être menées au Canada au sujet de la prévalence des crimes et des mauvais traitements envers les personnes âgées, l'étude nationale la plus fiable (en raison de sa rigueur et de son ampleur), soit l'Enquête sociale générale sur la victimisation (2004), montre qu'environ 10 p. 100 des aînés du Canada sont victimes d'un crime chaque année. Comme pour les autres groupes d'âge, la majorité des crimes commis sont des crimes contre les biens plutôt que des crimes violents.
Les recherches canadiennes menées au sujet des crimes commis à l'endroit des personnes âgées sont peu nombreuses. De plus, les études qui existent se prêtent mal à des généralisations pour l'instant, parce qu'elles varient quant au territoire géographique couvert, au comportement examiné, à la fourchette d'âges des échantillons et aux délais visés.
Voici quelques conclusions tirées des documents de recherche canadiens :
- Chaque année, environ 10 p. 100 des aînés du Canada sont victimes de crimes qui sont, pour la plupart, des crimes contre les biens.
- Jusqu'à 1 p. 100 des aînés du Canada sont victimes de crimes violents ou de mauvais traitements physiques.
- Environ 4 à 5 p. 100 des aînés déclarent avoir été victimes d'une forme de mauvais traitements à partir de l'âge de 65 ans.
- Les formes de mauvais traitements les plus prévalentes semblent être l'exploitation financière et l'exploitation psychologique.
- Dans l'ensemble, la prévalence des mauvais traitements envers les aînés au Canada est semblable à celle qui est observée aux États Unis, au Royaume-Uni et en Australie.
- Les aînés ont moins tendance que les non-aînés à signaler les crimes ou la violence conjugale dont elles sont victimes.
- Bon nombre de crimes commis à l'endroit des aînés ne sont pas signalés à la police, mais plutôt à des professionnels de la santé, à des groupes communautaires et à des institutions financières.
- Les aînés qui sont victimes de violence connaissent habituellement leurs agresseurs, qui peuvent aussi bien être des membres de la famille que des amis ou des connaissances.
- Les hommes signalent davantage d'incidents de violence que les femmes. Tandis que les hommes déclarent un nombre plus élevé d'actes de violence dont ils sont victimes de la part de connaissances et d'étrangers, les femmes signalent pour leur part un plus grand nombre d'incidents de violence familiale.
- Les aînés qui sont plus avancés en âge signalent moins d'actes de violence que les aînés plus jeunes.
- Moins de 10 p. 100 des aînés qui sont victimes de violence subissent des lésions corporelles graves.
- Les agresseurs qui s'attaquent aux aînés utilisent plus souvent la force physique que des armes.
- Les auteurs d'actes de violence à l'endroit des aînés sont habituellement des personnes de sexe masculin et ont tendance, en moyenne, à être plus âgés que ceux qui ont pour cibles des personnes plus jeunes.
- Les aînés sont plus enclins que les non-aînés à rester à la maison par crainte d'être victimes d'un crime, tandis que ces derniers sont davantage incités à modifier leur comportement d'une autre façon afin de se protéger (p. ex., suivre des cours d'autodéfense).
LES TYPES DE MAUVAIS TRAITEMENTS DES AÎNÉS LES PLUS RÉPANDUS
Selon les documents visés par la présente recherche, les trois principaux types de mauvais traitements qui touchent le plus des aînés sont les suivants :
- Les crimes financiers commis par des étrangers. Différents stratagèmes frauduleux entrent dans cette catégorie, comme les combines à la Ponzi (investissement), les fausses promesses concernant des prix à gagner, le télémarketing agressif, les stratagèmes mettant en cause des produits de la santé et les réparations domiciliaires frauduleuses.
- Les crimes et mauvais traitements dont les auteurs sont des parents ou des soignants. Cette catégorie englobe toute la gamme de crimes et de mauvais traitements, notamment la violence physique, psychologique et sexuelle, ainsi que l'exploitation financière et la négligence. L'exercice indu de contrôle, comme le fait d'isoler l'aîné des autres ou d'entraver sa participation aux services religieux, appartient également à cette catégorie. Les signes de chaque type de mauvais traitement sont décrits dans le présent rapport.
- Les crimes et mauvais traitements en milieu institutionnel. Encore là, cette catégorie couvre toute la gamme de mauvais traitements, notamment la violence physique, sexuelle et psychologique ainsi que les mauvais traitements systémiques.
Crimes financiers commis par des étrangers
Selon le ministère de la Justice des États Unis, l'exploitation financière est présente dans 20 à 40 p. 100 des cas de mauvais traitements envers les aînés.
Parmi les facteurs augmentant le risque qu'un aîné soit victime de fraude de la part d'étrangers, mentionnons les suivants :
- le fait que la personne est propriétaire de la maison ou du logement qu'elle habite;
- la tendance de la personne à ne pas solliciter de conseils avant de faire un achat;
- la tendance de la personne à prendre des risques financiers;
- le manque de connaissances de la personne au sujet des droits des consommateurs;
- le manque de connaissances de la personne au sujet des stratagèmes frauduleux;
- le degré auquel la personne est réceptive aux efforts de marketing;
- la réticence de la personne à raccrocher la ligne au nez des télévendeurs.
Les fraudeurs ont accès à différentes tactiques pour appâter leur victime. Ils peuvent tenter de l'isoler, exercer des pressions sur elle pour l'inciter à agir rapidement, utiliser la peur et la dissuader de consulter d'autres personnes. Les fraudeurs qui ciblent les personnes âgées sont plutôt des hommes, bien que leur âge, leur race, leur situation sociale et leur éducation varient. Ils sont motivés par l'appât du gain et par le sentiment de puissance éprouvé lorsque leur proie est une personne ayant une certaine aisance ou une bonne éducation. Ils ne sont pas liés par les normes traditionnelles, souffrent souvent d'une forme de dysfonction psychologique et sont capables de justifier leur comportement (Blum, 1972).
Signes avant-coureurs d'une fraude à la consommation : l'aîné reçoit un nombre élevé d'avis écrits non sollicités visant à l'informer qu'elle a gagné un prix ou de nombreux appels téléphoniques non sollicités visant à lui offrir des prix à gagner et des possibilités d'investissement; l'aîné a du mal à payer ses dépenses de première nécessité alors que son revenu devrait être suffisant; un étranger accompagne la personne âgée à la banque et l'encourage à faire un retrait important.
Mauvais traitements infligés par des parents et soignants
La grande majorité des mauvais traitements envers les aînés ont lieu dans la collectivité et non dans les maisons de soins infirmiers ou autres centres d'hébergement. C'est à la maison que les mauvais traitements sont le plus fréquemment infligés aux aînés, et les auteurs de ces traitements sont le plus souvent des membres de la famille ou des soignants professionnels. Il arrive parfois que la maltraitance soit la continuation de longues années de violence physique et psychologique dans la famille. Elle est fréquemment liée à des changements touchant l'état physique et cognitif des aînés et à la dépendance croissante de ceux-ci envers des membres de leur famille pour obtenir des soins.
Les auteurs de mauvais traitements sont habituellement beaucoup plus jeunes que la personne âgée qui en est victime. Environ 40 p. 100 ont moins de 40 ans, tandis que 40 p. 100 sont âgés de 41 à 59 ans. La majorité d'entre eux sont des hommes et environ 60 p. 100 ont des liens de parenté avec la victime. Il existe trois grandes catégories d'auteurs de mauvais traitements :
- les enfants, petits-enfants et autres membres de la famille d'âge adulte;
- les soignants professionnels et
- les amis proches ou autres personnes se trouvant dans une position de confiance.
La majorité des auteurs de mauvais traitements appartiennent à la première catégorie.
Les mauvais traitements des aînés peuvent être causés en partie par les situations et tensions familiales auxquelles les soignants sont exposés. La présence de l'aîné peut créer des conflits dans la famille. Les rajustements des habitudes de vie et les tensions financières peuvent être énormes. Dans certains cas, les mauvais traitements envers les aînés est simplement la continuation d'une autre forme de violence (comme la violence conjugale) vécue dans la famille depuis de nombreuses années. Animés d'un esprit de vengeance, les conjoints et les enfants des personnes âgées qui les ont maltraités dans le passé pourraient renverser la vapeur et refuser de nourrir ou soigner celles ci.
L'isolement social peut accroître les risques de mauvais traitements. Si cette situation découle parfois d'une stratégie délibérée pour éviter d'ébruiter le mauvais traitement, elle peut aussi être une conséquence accidentelle des tensions liées aux soins que nécessite un membre plus âgé de la famille et qui accaparent le soignant, lui laissant peu de temps pour établir ou maintenir des contacts sociaux. L'isolement empêche les soignants qui sont des membres de la famille de bénéficier du soutien dont ils ont besoin pour composer avec les tensions liées à leur tâche. Il empêche également les personnes de l'extérieur d'intervenir afin de protéger l'aîné qui se trouve dans une situation de maltraitance et de venir en aide tant à la victime qu'à son agresseur.
Bien que cette question suscite une certaine controverse, le risque de mauvais traitements auquel les aînés sont exposés peut s'amplifier lorsque le soignant est responsable d'une personne âgée qui est malade ou souffre d'une déficience. Se sentant souvent pris au piège dans de telles situations, les soignants pourraient avoir tendance à recourir à la force ou à la violence verbale pour gérer les situations difficiles. La dépendance financière du soignant à l'égard d'une personne âgée atteinte d'une déficience peut donner lieu à une situation d'exploitation ou de violence. Par ailleurs, le soignant qui a des problèmes psychologiques est davantage susceptible d'abuser la personne âgée dont il s'occupe. Par ailleurs, le soignant toxicomane, alcoolique ou qui souffre d'un trouble de la personnalité est plus enclin à devenir violent qu'à demander de l'aide lorsqu'il doit composer avec les frustrations découlant des soins à donner à une personne âgée (American Psychological Association, 2009; Kurrle et autres, 1997).
Les attitudes de la société et les facteurs culturels peuvent également jouer un rôle dans les mauvais traitements envers les aînés au sein de la famille. Dans bien des cas, cette forme de mauvais traitements est considérée comme une affaire privée. Les groupes culturels n'ont pas tous la même perception de la maltraitance et des différences sont également observées quant à la tolérance à l'endroit des mauvais traitements infligés aux femmes. Enfin, les attitudes de la société qui ont pour effet de dévaloriser les personnes âgées et de les considérer comme des personnes inutiles favorisent le manque de respect et les mauvais traitements envers les aînés.
Les mauvais traitements en milieu institutionnel
Près de 10 p. 100 des Canadiennes et de 5 p. 100 des Canadiens âgés d'au moins 65 ans vivent dans des établissements de soins de longue durée, y compris des maisons de soins infirmiers, des établissements de soins pour personnes âgées infirmes et des centres de soins complexes.
Les mauvais traitements infligés en milieu institutionnel se manifestent sous la forme de violence et de négligence physique, psychologique et verbale et d'exploitation financière et sexuelle. Les personnes qui résident dans des établissements peuvent également être victimes de mauvais traitements systémiques, qui s'entendent des pratiques à l'échelle du système qui entraînent de la négligence, des soins inférieurs aux normes, l'entassement des personnes et l'atteinte à la dignité.
Selon une étude menée en Ontario auprès de plus de 1 600 infirmières et aides infirmières, près du tiers des personnes interrogées avaient vu ou entendu un membre du personnel :
- rudoyer des patients dans des maisons de soins infirmiers;
- crier après des malades ou proférer des jurons à leur endroit;
- formuler des commentaires embarrassants aux patients.
De plus, 10 p. 100 ont vu des membres du personnel frapper ou pousser des malades.
Ce sont les femmes âgées de 85 ans ou plus qui sont les personnes les plus exposées au risque de subir de mauvais traitements dans un établissement. Au Canada, plus du tiers de ces femmes vivent en milieu institutionnel, car les femmes ont tendance à survivre à leurs époux et n'ont peut-être pas la santé ou le soutien nécessaire pour vivre dans la société. Ainsi, une bonne proportion de personnes vivant en milieu institutionnel sont des femmes âgées de plus de 85 ans et elles représentent les personnes exposées au plus grand risque, en raison de leur nombre élevé dans ces établissements. Les avis sont partagés quant à la question de savoir si l'existence d'une déficience constitue un facteur. Bien que les personnes souffrant de déficiences physiques et cognitives semblent plus vulnérables, les aînés plus actifs sont peut-être plus réticents à respecter les règles de l'établissement, ce qui crée un risque de conflit avec le personnel de celui-ci.
Les personnes vivant en milieu institutionnel peuvent être exposées à une forme de mauvais traitements parce qu'elles sont isolées de la société et que les incidents sont traités à l'interne au sein de l'établissement. En conséquence, il se pourrait que les incidents de mauvais traitements échappent à toute forme de contrôle. Le personnel est appelé à relever des défis croissants en raison de la hausse du nombre de personnes qui souffrent de déficiences physiques et cognitives et dont l'espérance de vie augmente également. Le risque de maltraitance s'accroît au fur et à mesure que l'écart se creuse entre les besoins des résidents et les compétences du personnel.
En plus du nombre insuffisant d'employés et de la formation inadéquate qui leur est donnée, plusieurs facteurs, systémiques et autres, peuvent favoriser les mauvais traitements :
- la direction ne s'efforce pas de cultiver des relations axées sur le respect entre le personnel et les résidents;
- les membres du personnel ont des perceptions différentes de ce qui constitue des mauvais traitements;
- le personnel vit des tensions liées au travail qui mènent parfois à l'épuisement professionnel;
- le personnel réplique à une agression commise par un résident;
- certains facteurs sociétaux ont pour effet de cultiver une perception selon laquelle les aînés sont des membres inutiles de la société;
- les normes relatives aux établissements de soins de longue durée sont appliquées de façon laxiste.
Les facteurs liés au comportement ou à l'environnement qui pourraient être des indicateurs de mauvais traitements en milieu institutionnel peuvent comprendre la censure du courrier, le manque d'intimité et la détérioration soudaine de l'état de santé physique ou mentale du résident.
Les personnes qui infligent des mauvais traitements en milieu institutionnel sont la plupart du temps de jeunes employés de sexe masculin. Dans la majorité des cas, il s'agit d'individus qui sont agressifs, dominateurs, moins empathiques et moins tolérants à l'endroit des résidents ayant eux-mêmes commis une agression.
Lacunes des recherches
Les lacunes relevées au sujet des recherches visées par le présent rapport portent notamment sur les thèmes suivants :
- La prévalence de la victimisation
- Il reste beaucoup à apprendre au sujet de la prévalence des crimes commis à l'endroit des aînés du Canada. Une seule enquête nationale a été consacrée à l'étude de cette question et elle remonte maintenant à près de 20 ans (Podnieks et autres, 1990). Il est nécessaire de mener un plus grand nombre d'études pour en apprendre davantage au sujet de la prévalence de la victimisation criminelle et des différentes formes de mauvais traitements observées au cours des 12 mois précédents ainsi que pendant toute la période de vieillesse. De plus, alors que certaines études donnent un aperçu général de la prévalence de toutes les formes de victimisation, d'autres études présentent des données pour chaque forme de maltraitance.
- Mauvais traitements infligés en milieu institutionnel
- Nous comprenons fort mal l'ampleur, les tendances et les types de mauvais traitements ainsi que les facteurs de risque dans les établissements canadiens.
- Questions d'ordre définitionnel et méthodologique
- Les études varient quant à leur objet principal (crimes par opposition aux mauvais traitements envers les aînés), aux types de mauvais traitements (violence physique, exploitation sexuelle, psychologique ou exploitation financière), au territoire géographique examiné (national ou provincial), au milieu (institutionnel ou domicile privé) et au délai visé (mauvais traitements infligés au cours de la dernière année ou pendant l'ensemble de la période de vieillesse). Des différences sont également observées en ce qui a trait à la façon dont l'aîné est défini (personne âgée d'au moins 55 ans ou d'au moins 65 ans). De plus, des biais d'échantillonnage caractérisent bon nombre d'études, étant donné que les personnes âgées qui participent aux enquêtes et aux groupes de discussion peuvent trop souvent être des dirigeants communautaires et des personnes indépendantes qui sont en bonne santé. Il est nécessaire d'élaborer des protocoles concernant les études nationales afin d'en assurer la rigueur et la comparabilité.
- Auteurs des crimes/mauvais traitements envers les aînés
- En plus du nombre insuffisant des recherches menées au sujet des auteurs de mauvais traitements, un mur de silence entoure la question, de nombreuses formes de maltraitance n'étant pas signalées aux autorités ni même mentionnées au cours des enquêtes. En conséquence, les auteurs de mauvais traitements évitent habituellement de se faire prendre et de subir les conséquences de leurs actes.
- Personnes qui évitent les mauvais traitements et l'exploitation
- S'il est souhaitable de mener des recherches plus approfondies sur les caractéristiques des victimes, il serait également intéressant d'en apprendre davantage au sujet des aînés qui réussissent à éviter l'exploitation financière et d'autres formes de mauvais traitements (Johnson, 2002). Ces recherches peuvent fournir des indices utiles sur les mesures prises par les aînés et pour eux de manière à accroître leur résistance aux mauvais traitements.
- Crimes/mauvais traitements familiaux
- Il est encore plus difficile de percer le mur du silence qui entoure les cas de mauvais traitements lorsque l'incident est de nature familiale. Force est de constater que les personnes âgées sont peu enclins à déclarer avoir été victimes de maltraitance de la part d'un membre de leur famille. Nous en savons très peu au sujet de la véritable ampleur de la maltraitance, des formes les plus prévalentes de celle-ci, des éléments déclencheurs, des facteurs de risque, des caractéristiques qui distinguent les auteurs de ces mauvais traitements et de toutes les conséquences que la maltraitance entraîne pour les personnes âgées qui en sont victimes.
- Signes de mauvais traitements
- Dans bien des cas, les soignants, les organismes qui offrent de la protection aux aînés, le personnel médical et les agents d'exécution de la loi n'ont pas les outils nécessaires pour faire une distinction entre les lésions corporelles découlant de maltraitance et celles qui sont imputables à une maladie, à un accident ou au vieillissement. Il n'y a pas de test unique pour déceler les mauvais traitements ou la négligence. Il est nécessaire de mener des recherches pour mieux connaître les signes médico-légaux des mauvais traitements infligés tant en milieu institutionnel qu'ailleurs.
- Conséquences des mauvais traitements
- Certaines données montrent que les conséquences des crimes et des mauvais traitements sont beaucoup plus graves pour les aînés. Il appert des données préliminaires qu'un nombre plus élevé d'aînés qui ont été agressés meurent ou subissent des lésions corporelles graves comparativement aux victimes plus jeunes. De plus, ils risquent de perdre leur indépendance, lorsqu'ils doivent être placés dans un établissement résidentiel par suite de l'attaque criminelle qu'ils ont subie. Il est impératif de mener un plus grand nombre de recherches qualitatives pour comprendre ces conséquences découlant des crimes afin de déterminer les interventions qui s'imposent.
- Peur du crime
- On a beaucoup écrit sur le degré « exagéré » de la crainte ressentie par les aînés; cependant, il faut s'efforcer de mieux comprendre pourquoi les personnes âgées ont tendance à être plus craintifs que les personnes appartenant aux autres groupes d'âge. Cette crainte est-elle imputable à un sentiment de vulnérabilité physique ou d'isolement social? Une meilleure compréhension des sources de cette crainte peut favoriser l'élaboration d'interventions appropriées, car la crainte elle même peut isoler les aînés, provoquer des problèmes de santé mentale et les exposer davantage au risque d'être exploitées financièrement.
- Stratégies en matière de prévention : ce qui fonctionne
- Il est nécessaire de mener des recherches visant à recenser les interventions menées aux quatre coins du globe afin de prévenir les mauvais traitements envers les aînés. De plus, il est impératif de mener des évaluations rigoureuses des politiques et des programmes et de déterminer les pratiques exemplaires. Ces évaluations doivent tenir compte du coût financier de différentes mesures ainsi que des conséquences auxquelles les aînés sont exposés sur le plan de leur indépendance et de leur sécurité personnelle.
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