La maltraitance des enfants est inacceptable : Que puis-je faire?
Maltraitance psychologique
Nadine sait qu'elle doit en reparler à sa sœur Irène. Elle voit bien que Patrick, le fils d'Irène, est toujours irritable. Paul, son père, s'intéresse peu à lui, sauf pour le critiquer. Il traite toujours Patrick de « stupide » et « poule-mouillée ». Rien de ce que le garçon fait ne semble combler les attentes de son père. Ses notes ne sont pas assez fortes, il n'est pas bon au hockey, ses amis sont paresseux. En revanche, Paul fait toujours des compliments à Samuel, le grand frère de Patrick. Nadine ne sait pas pourquoi sa sœur accepte ça. Peut-être qu'Irène est trop occupée à essayer de répondre elle aussi aux attentes de son mari pour remarquer ce qui se passe avec son fils Patrick. Soit il est invisible soit il est source de problèmes. Pas étonnant qu'il fasse encore pipi au lit! Nadine en a déjà parlé à sa sœur, mais celle-ci a vite changé de sujet : « Ce n'est pas si grave que ça, a-t-elle dit. Il faut que Patrick s'endurcisse »
. Nadine se demande comment elle va pouvoir trouver les bons mots pour le faire comprendre à Irène. Au centre communautaire, elle a ramassé quelques brochures sur la maltraitance des enfants. Elle pourra peut-être s'en servir pour parler avec Irène du comportement dur de leur propre père, autrefois. Peut-être que si Irène réussit à se rappeler la souffrance causée par les mauvais traitements qu'elle a subis dans le passé, elle pourra alors trouver la force de demander de l'aide pour elle et pour son fils Patrick.
À quoi ressemble la maltraitance psychologique?
La maltraitance psychologique d'un enfant consiste à utiliser des mots ou à agir de façon à le contrôler, à lui faire peur, à l'isoler ou à lui ôter sa dignité et sa propre estime. On parle aussi parfois de maltraitance émotionnelle. En voici quelques exemples :
- dénigrer l'enfant ou l'humilier;
- le critiquer sans arrêt;
- lui crier après sans arrêt;
- menacer de lui faire du mal ou de faire mal à d'autres personnes;
- l'empêcher de voir sa famille, ses amis ou des membres de sa collectivité, sans aucune bonne raison;
- menacer de lui faire quitter sa maison.
Au Canada, quelques formes de maltraitance psychologique sont des crimes, par exemple :
- menacer de faire du mal à l'enfant;
- menacer de faire du mal à d'autres personnes;
- menacer de détruire des objets qui appartiennent à l'enfant;
- menacer de faire du mal à son animal de compagnie;
- harceler l'enfant au téléphone;
- l'intimider délibérément;
- l'inciter à se suicider.
D'autres formes de maltraitance psychologique ne sont pas des crimes, mais sont quand même très graves. Les provinces et les territoires ont également des lois qui protègent les enfants contre la maltraitance psychologique. Ces lois protègent les enfants, même si la forme de maltraitance n'est pas un crime.
Les enfants qui sont témoins de violence familiale
Les enfants peuvent aussi souffrir de maltraitance psychologique s'ils voient ou entendent des manifestations de violence contre des membres de leur famille. Même s'ils ne sont pas témoins de la violence, les conséquences de celle-ci peuvent les affecter. Il peut être très difficile pour des enfants de voir ou d'entendre des manifestations de violence familiale, même si eux-mêmes ne sont pas maltraités physiquement. Ils auront peut-être peur et souffriront d'insécurité.
Qu'est-ce que je peux faire?
Si l'on croit qu'un enfant est maltraité, il existe dans toutes les provinces et dans tous les territoires une loi qui oblige à le signaler. Si vous avez des raisons de croire qu'un enfant est maltraité, le fait de signaler l'incident ne vous causera pas d'ennui, même s'il s'avère que vous n'aviez pas raison.
Si vous croyez qu'un enfant que vous connaissez est victime de maltraitance psychologique, vous pouvez :
- téléphoner aux services locaux de protection de l'enfance;
- parler à une infirmière de la santé publique, à un médecin, à un travailleur social ou à un enseignant;
- composer le numéro local de ligne d'écoute téléphonique.
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