Plus que de l’argent : L’essentiel des bitcoins, des chaînes de blocs et des contrats intelligents
Répercussions
Le bitcoin et d’autres cryptomonnaies représentent un idéal libertaire qui pourrait déstabiliser l’infrastructure actuelle des banques et autres puissantes institutions. La chaîne de blocs offre des architectures distribuées, sécurisées, fiables et hautement évolutives avec lesquelles les technologies conventionnelles ne peuvent rivaliser.
Bien que le secteur bancaire anticipe les perturbations en investissant dans cette nouvelle technologie, bon nombre de ses modèles d’affaires et de ses sources de revenus seront touchés, surtout par la concurrence accrue de l’industrie technologique. Les occasions sont grandes pour le secteur financier, mais les risques sont également importants, en particulier pour les petits acteurs du secteur.
Comme les ordinateurs sont maintenant en mesure de traiter les paiements, d’autres échanges contractuels pourraient s’effectuer automatiquement par l’entremise de contrats intelligents. À l’heure actuelle, si un magasin en ligne reçoit un paiement, le produit est livré, mais les humains prennent toujours part au processus. Les chaînes de blocs et les contrats intelligents pourraient entièrement automatiser le traitement, d’autant plus que les systèmes d’automatisation logistique s’améliorent grâce aux robots qui voient à l’emballage des produits et à leur expédition, laquelle se fera éventuellement à l’aide d’un véhicule sans conducteur.
Le secteur public rêve depuis des décennies d’instaurer le vote numérique, mais la chaîne de blocs peut détenir la clé de la réussite à ce chapitre si on arrive à assurer l’anonymat et à vérifier que seules des personnes votent (pour éviter le vote double). On peut y arriver de plusieurs façons en utilisant des méthodes concrètes plutôt que numériques, par exemple en fournissant à chaque citoyen une clé chiffrée à conserver en guise de numéro d’identification unique (par exemple, numéro de carte de crédit, numéro d’assurance sociale, numéro d’inscription sur les listes électorales, etc.).
Pour de nombreux partisans du vote numérique, le but ultime est une « démocratie liquide ». Ils veulent que les citoyens puissent voter sur tout ce qu’ils souhaitent ou leur permettre de faire voter à leur place quelqu’un qu’ils estiment mieux qualifié qu’eux.
Le secteur public pourrait également se servir de la chaîne de blocs pour automatiser l’allocation d’une petite somme d’argent en fonction de paramètres très précis. Ainsi, si un tremblement de terre d’une certaine magnitude était détecté dans une région donnée, l’organisme de secours d’urgence pourrait automatiquement allouer une petite somme d’argent à certaines organisations locales. Quel que soit le montant, ces fonds pourraient fournir une aide immédiate à la collectivité au moment où elle en a le plus besoin, pendant que l’organisme gouvernemental examine la façon d’intervenir le plus efficacement.
Décalage culturel
Toute nouvelle technologie connaît, à ses débuts, une période de dichotomie pendant laquelle ses partisans ont une vision idéaliste de l’avenir, tandis que ses détracteurs minimisent ses capacités ou soulignent ses aspects négatifs. Le bitcoin a déjà suscité ces deux réactions, qui commencent à s’estomper. Il y a quelques années à peine, la presse parlait surtout des utilisations du bitcoin sur le marché noir – les bitcoins servaient à payer des armes à feu, de la drogue, etc. – parce qu’il est difficile d’identifier avec certitude l’acheteur ou le vendeur dans les opérations illégales. Cette association avec le marché noir continue d’être préoccupante, mais elle ne l’est pas moins pour l’argent comptant que pour les bitcoins.
À peu près à la même époque, les économistes n’ont pas tardé à signaler les diverses faiblesses techniques du système bitcoin, et ont prédit que le bitcoin ne deviendrait jamais une monnaie. Ces économistes ont complètement passé à côté de l’utilité du bitcoin, qui n’est pas vraiment de se distinguer des autres monnaies, mais plutôt de financer la recherche et le développement d’innovations qui pourraient stimuler l’économie. Le bitcoin a beaucoup à prouver en tant que monnaie d’échange, mais il a clairement démontré qu’il a sa place sur le marché, malgré quelques problèmes techniques, que sa communauté en ligne s’emploie à résoudre.
Figure 1 : Les avantages fondamentaux de la chaîne de blocs et des technologies connexes tels que décrits par les optimistes de la technologie
Figure 1 - Version texte
L’image présentée s’apparente à un graphique d’acheminement montrant une formule mathématique. Les trois premiers boîtiers ont la forme du symbole « plus ».
Le premier boîtier porte la mention « Cryptomonnaies – Décentralisation ».
Le boîtier suivant porte la mention « Chaîne de blocs – Transparence ».
Le boîtier suivant porte la mention « Contrats intelligents – Automatisation ».
On voit ensuite le symbole « égal ».
Le dernier boîtier est un rectangle qui porte la mention « Organisations autonomes décentralisées – Efficacité et productivité ».
Pour l’instant, les entreprises et les médias grand public s’intéressent davantage aux possibilités de la chaîne de blocs et des contrats intelligents qu’à l’idée d’une monnaie virtuelle comme le bitcoin. Le scénario le plus probable est que ces technologies seront mises au pas par la réglementation, tout comme Internet l’a été au cours des 25 dernières années. Dans ce cas, la question clé est la suivante : quels paradigmes changeront entre-temps et quels secteurs seront perturbés parce qu’ils peinent à suivre la cadence?
C’est pourquoi les techno-optimistes entrevoient un avenir de décentralisation et de démocratisation endémiques, et prévoient que des entreprises entières deviendront complètement autonomes. Non seulement l’automatisation entraînera la perte d’emplois pour les employés aux échelons inférieurs, mais les OAD mettront aussi en péril les postes des cadres, des gestionnaires et de divers employés du gouvernement. Des services de plusieurs millions de dollars pourraient être exploités par un petit groupe de propriétaires – qui pourraient éventuellement devenir redondants – à l’aide d’une communauté distribuée d’utilisateurs et de développeurs.
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