Résumé

Le ministère de la Justice du Canada finance, par l’intermédiaire du Fonds du système de justice pour les jeunes, des projets qui visent à aider les jeunes qui ont des démêlés avec le système de justice pénale (SJP). Le Fonds du système de justice pour les jeunes offre des subventions et des contributions pour des projets visant à favoriser un système de justice efficace pour les jeunes, à réagir à de nouveaux enjeux en matière de justice pour les jeunes et à permettre une plus grande participation des citoyens et de la collectivité au système.

En 2020, la Division de la recherche et de la statistique a examiné les rapports d’évaluation qui ont été soumis concernant des projets pilotes ayant reçu des fonds de 2014 à 2019. L’examen ne vise pas à établir si chaque programme a réussi à atteindre ses objectifs, mais plutôt à déterminer les principaux secteurs de programme qui ont reçu du financement et à cerner les défis communs, les pratiques exemplaires et les lacunes qui ont été cernés par les organismes de programme et pourraient aider à éclairer les projets futurs.

Secteurs de programme

Ensemble des troubles causés par l’alcoolisation fœtale (ETCAF)

L’ensemble des troubles causés par l’alcoolisation fœtale (ETCAF) est un terme générique utilisé pour décrire les diagnostics liés à l’exposition prénatale à l’alcool (Fraser, 2011). Les personnes atteintes de l’ETCAF sont surreprésentées en tant que délinquants et victimes dans le SJP. L’ETCAF est un handicap permanent, et les personnes atteintes de l’ETCAF sont souvent aux prises avec d’autres problèmes importants, comme la dépendance à la drogue ou à l’alcool, la dépression et des problèmes de santé mentale.

Plusieurs des programmes financés offrent des services aux personnes atteintes de l’ETCAF (ou soupçonnées d’en être atteintes). Bon nombre d’entre eux offrent des services intensifs de counseling individuel ainsi que de l’aide pour trouver un logement et composer avec des problèmes de santé mentale et de toxicomanie. Les difficultés d’apprentissage font souvent de l’éducation et de l’emploi un défi. De nombreux jeunes atteints de l’ETCAF ont de la difficulté à vivre de façon autonome et ont besoin d’aide pour répondre à leurs besoins fondamentaux tels le logement et la nourriture.

Pratiques tenant compte des traumatismes

Les traumatismes sont un facteur de risque connu chez les jeunes qui ont affaire au SJP (Wolff et Shi, 2012) et plusieurs programmes visent à aider les jeunes qui ont des démêlés avec la justice à composer avec les traumatismes. Certains programmes qui reçoivent du financement utilisent une approche tenant compte des traumatismes et d’autres encouragent la santé mentale et le mieux-être en général. Peu de programmes ont une approche définie en ce qui concerne les traumatismes.

Approches adaptées à la culture pour les jeunes Autochtones

Les jeunes Autochtones sont surreprésentés dans le SJP en tant que délinquants et victimes (ministère de la Justice du Canada, 2019). De plus en plus de fournisseurs de services offrent des programmes culturellement pertinents aux clients autochtones. Plusieurs des programmes financés fournissent des détails sur les types d’activités qu’ils offrent. Plusieurs évaluations ont été effectuées pour voir si le personnel avait la capacité de fournir des services appropriés.

Il y a un appui solide pour des programmes plus pertinents sur le plan culturel et une formation accrue pour les fournisseurs de services.

Approches adaptées à la culture pour les nouveaux immigrants et les minorités visibles

Plusieurs programmes qui reçoivent du financement offrent des services spécialisés aux jeunes marginalisés. Les jeunes membres des minorités visibles parlent de racisme et d’obstacles à la réussite en raison de la façon dont ils sont perçus. Les nouveaux arrivants au Canada ont parfois du mal à s’adapter. Plusieurs programmes ont connu un succès remarquable, par exemple des programmes de mentorat qui jumelaient des jeunes avec des mentors de leur collectivité.

Jeunes filles ayant des démêlés avec le système de justice pénale

Parmi les jeunes ayant des démêlés avec le SJP, les garçons sont plus nombreux que les filles (en 2014, 72 % des jeunes accusés d’un crime étaient de sexe masculin) (Allen et Superle, 2016), mais on soutient depuis longtemps que les filles ont besoin de programmes spécialisés pour répondre à leurs besoins particuliers, plutôt que d’être incluses dans des programmes conçus pour les garçons. Un certain nombre de projets financés sont axés sur les filles ayant des démêlés avec le SJP, y compris un programme au Manitoba, appelé « Empower Project » (projet d’autonomisation), qui est axé sur les filles atteintes de l’ETCAF.

Usage de substances et dépendance

L’usage problématique de substances et la dépendance mènent souvent à des démêlés avec le SJP (Santé Canada, septembre 2018). La plupart des programmes financés qui aident les jeunes à faire face aux problèmes de toxicomanie visent à apprendre aux jeunes à prendre de meilleures décisions, à développer leur résilience et à améliorer leurs aptitudes à la vie quotidienne. De nombreux jeunes participants à ces programmes présentent de multiples facteurs de risque : usage de substance, dépendance, traumatismes, problèmes de santé mentale et conflits familiaux.

Appartenance à un gang

De nombreux programmes qui ont reçu du financement s’adressent aux jeunes qui font partie de gangs ou qui risquent de s’y joindre. Certains de ces jeunes ont aussi des problèmes d’usage de substances, de dépendance, de traumatismes et de santé mentale.

En Ontario et en Saskatchewan, il y a des groupes communautaires qui travaillent à l’élaboration de stratégies globales pour lutter contre les gangs dans leurs collectivités.

Aptitudes à la vie quotidienne / emploi

Un certain nombre de programmes financés visent à préparer les jeunes à leur réinsertion dans la collectivité. Certains de ces programmes aident les jeunes à atteindre leurs objectifs d’éducation et à trouver un emploi.

Défis

Lacunes observées