Améliorer la sécurité des communautés autochtones

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Améliorer la sécurité des communautés autochtones

Comment la Première Nation de Waterhen Lake renforce sa souveraineté alimentaire grâce à un système de culture hydroponique

Même si environ 80 % des terres agricoles canadiennes sont situées dans les Prairies, où le blé, le canola, les lentilles et d’autres céréales et oléagineux sont cultivés en abondance sur de vastes superficies, un grand nombre de collectivités vivent dans l’insécurité alimentaire. La Première Nation de Waterhen Lake en faisait partie.

Située au nord et à mi-chemin entre les villes les plus connues d’Edmonton (Alberta) et de Prince Albert (Saskatchewan), Waterhen Lake n’est pas sur une route principale. Bien que les membres de la collectivité aient un accès routier à de grandes épiceries situées à 50 kilomètres de distance, il est difficile et coûteux pour eux, surtout ceux qui n’ont pas accès à un véhicule, de se procurer régulièrement des fruits et légumes frais. De plus, lorsqu’ils achètent des fruits et légumes frais comme de la laitue ou d’autres légumes-feuilles, ces produits ont déjà voyagé pendant de nombreux jours et sont souvent en mauvais état.

« Le Fonds des infrastructures alimentaire locales d'Agriculture et Agroalimentaire Canada contribue à l’avancement de la mesure 87 du Plan d'action de la Déclaration des Nations Unies visant à soutenir la sécurité alimentaire, la souveraineté et la durabilité des peuples autochtones par l’intermédiaire de financement et des mesures de programme. »

L’objectif de la collectivité était d’accroître la sécurité alimentaire pour les groupes vulnérables comme les personnes âgées, les bénéficiaires de programmes d’aide sociale, les personnes ayant des besoins particuliers en matière de santé et les enfants à l’école. Compte tenu de l’environnement, la culture hydroponique semblait être le meilleur choix. Cependant, les exploitations hydroponiques à grande échelle sont coûteuses et leur gestion nécessite des compétences particulières.

Gros plan de légumes à feuilles vert foncé cultivés sous une lumière violette

Gros plan de légumes à feuilles vert foncé cultivés sous une lumière violette.

Heureusement, un projet mis en œuvre à Altario, en Alberta, sert de modèle de réussite. Kevin Van Lagen, directeur de l’école locale, était là en 2017 lorsque l’école a démarré une ferme dirigée par les élèves. Dans une optique de durabilité et d’éducation, l’école élève de la volaille, des abeilles, des poules pondeuses, des bouvillons et des porcs. Elle a également une exploitation hydroponique, financée grâce au Fonds des infrastructures alimentaires locales (FIAL) d’Agriculture et Agroalimentaire Canada.

Kevin comprenait la valeur de l’apprentissage pratique offert par ce projet scolaire et le fait que de nombreuses Premières Nations étaient aux prises avec des problèmes de sécurité alimentaire, alors ces collectivités ont été invitées à voir la ferme d’Altario en action.

La Première Nation de Waternhen Lake a exprimé son intérêt pour la sécurité alimentaire et a cherché à obtenir plus de renseignements sur le programme.

Depuis son lancement en août 2019, il a permis de consacrer 65 millions de dollars au soutien de plus de 1 100 projets visant à améliorer la sécurité alimentaire au Canada, notamment l’établissement de jardins et de cuisines communautaires, l’achat de camions et d’unités de stockage frigorifiques pour les dons de nourriture, ainsi que la construction de serres dans les communautés éloignées et nordiques. Il a été créé dans le cadre de la Politique alimentaire pour le Canada du gouvernement du Canada, qui vise à bâtir un système alimentaire plus sain et plus durable au Canada. C’est pourquoi le budget de 2024 prévoyait 62,9 millions de dollars sur trois ans, à compter de 2024-2025, pour permettre à Agriculture et Agroalimentaire Canada de renouveler et d’élargir le FIAL et d’investir dans les infrastructures alimentaires locales.

Le FIAL a fourni des fonds à la Première Nation de Waterhen Lake pour l’achat d’un système de culture hydroponique compartimentée de 10 pieds sur 40 pieds.

« Je ne savais pas à quel point ce projet aurait des répercussions sur la collectivité, explique Kevin. La qualité des fruits et légumes est incroyable. Les gens peuvent avoir de la laitue qui a été récoltée ce matin-là, et ce qu’ils ne mangent pas durera quatre semaines parce qu’elle n’a pas passé de temps à être transportée par camion. »

Kevin souligne également que le suivi de ces projets est très important pour leur réussite. « Il est essentiel de comprendre comment intégrer ces projets dans les collectivités, comment les gérer, et même comment rendre cette verdure appétissante pour un groupe qui n’a pas l’habitude de la cuisiner. »

La Première Nation de Waterhen Lake sert maintenant de 50 à 100 personnes par semaine et a établi plusieurs partenariats au sein de la collectivité, ce qui a permis d’offrir des possibilités d’éducation, de combler les écarts générationnels et d’encourager une alimentation plus saine.

« La réussite de la première exploitation hydroponique du FIAL à l’école d’Altario a mené au développement du projet à Waterhen Lake, explique Kevin. J’ai eu le plaisir de participer aux deux initiatives et de les voir réussir, tant du point de vue de la qualité de l’éducation que de la sécurité alimentaire. »

Contribution de :  Agriculture et Agroalimentaire Canada