La Loi antiterroriste et les mesures de sécurité au Canada : opinions du public, répercussions et expériences de voyage

5. Résultats

5. Résultats

5.1 Connaissance et préoccupation

La première section du sondage portait sur la connaissance qu'avaient les participants des mesures prises par le gouvernement pour lutter contre le terrorisme et sur leur préoccupation à l'égard du terrorisme au Canada. Les données relatives à cette section figurent au tableau 1 de l'annexe B.

Dans l'ensemble, 58 % des répondants étaient préoccupés par la menace terroriste au Canada. Cependant, 63 % estimaient que la menace terroriste avait été exagérée et que nous devrions faire attention de ne pas réagir de façon excessive. La moitié (50 %) des participants se considéraient comme informés au sujet de ce que fait le gouvernement canadien pour lutter contre le terrorisme, et un peu plus de la moitié (58 %) approuvaient la performance du gouvernement à cet égard. Pour ceux qui approuvaient cette performance, les principaux motifs évoqués étaient que le gouvernement « faisait du bon travail / ce qu'il faut » (27 %) ou que le terrorisme est une menace que nous devons être prêts à affronter (11 %). Environ un tiers (30 %) des répondants ont dit qu'ils n'approuvaient pas la performance du Canada, le plus souvent parce qu'ils pensaient qu'on n'en faisait pas assez (23 %) ou parce qu'ils entretenaient des préoccupations quant à la facilité à traverser les frontières ou quant à un contrôle laxiste de l'immigration (19 %).

La moitié (50 %) des répondants estimaient que les mesures prises par le gouvernement canadien pour lutter contre le terrorisme étaient « à peu près adéquates », tandis que 36 % estimaient qu'elles n'allaient pas assez loin.

Lorsqu'on leur a demandé de nommer des mesures spécifiques prises par le gouvernement canadien au cours des dernières années pour lutter contre le terrorisme, 1 % seulement des répondants ont réussi à nommer la Loi antiterroriste ou le projet de loi C-36 par son nom. Un peu plus de la moitié (53 %) des répondants ont évoqué des mesures de sécurité accrues aux frontières et dans les aéroports à titre de mesures prises par le gouvernement. La deuxième mesure la plus fréquemment citée était le filtrage accru des immigrants et des réfugiés qui entrent au Canada (12 %). Une proportion plus faible de répondants membres de minorités visibles ont mentionné des mesures de sécurité accrues dans les aéroports, à comparer aux répondants non membres de minorités (41 % vs. 57 %). En outre, une proportion plus faible de répondants membres de minorités visibles ont mentionné un filtrage accru des immigrants et des réfugiés à titre de mesure prise par le gouvernement canadien, à comparer aux répondants non membres de minorités (9 % vs. 13 %).

Les répondants qui, au départ, ne pouvaient identifier aucune mesure spécifique prise par le gouvernement se sont vu demander de manière générale s'ils étaient au courant de lois adoptées pour lutter contre le terrorisme. Plus des deux tiers (65 %) des répondants ont affirmé qu'ils n'étaient au courant d'aucune loi qui avait été adoptée.

On a aussi demandé à ceux qui n'avaient pas mentionné la Loi antiterroriste ou le projet de loi C-36 s'ils avaient déjà entendu parler de ce texte législatif. Plus de la moitié (57 %) des participants ont affirmé qu'ils n'avaient pas entendu parler de la Loi antiterroriste / projet de loi C-36. Parmi ceux qui avaient entendu parler de la Loi antiterroriste / projet de loi C-36, lorsqu'on leur a demandé en quoi consistait la Loi, près des trois quarts (70 %) ont dit qu'ils ne savaient pas. Lorsqu'on leur a demandé dans quelle mesure la Loi antiterroriste était « sévère », un peu plus de la moitié (54 %) des répondants estimaient qu'il s'agissait d'une loi « sévère ».

On a lu à tous les répondants un résumé de la Loi antiterroriste, mentionnant notamment les mesures spécifiques prévues par cette loi, après quoi on leur a posé une série de questions. Même après qu'on leur eut fait lecture du résumé, la plupart des répondants (82 %) continuaient de soutenir qu'ils n'étaient pas au courant de la Loi. Même si le degré de connaissance au sein des deux groupes était faible, les répondants non membres de minorités étaient moins au courant des dispositions que les répondants membres de minorités visibles (77 % vs. 83 %).

La majorité (80 %) des répondants pensaient que les lois antiterroristes canadiennes étaient « moins sévères » que les lois américaines, tandis qu'une proportion plus faible (44 %) ont dit penser que les lois au Royaume-Uni étaient « moins sévères » que les lois canadiennes. Une plus forte proportion de répondants non membres de minorités estimaient que les lois canadiennes étaient « moins sévères » que les lois américaines, à comparer aux réponses des participants membres de minorités visibles (82 % vs. 75 %).

On a aussi demandé aux participants si, en vertu de la Loi antiterroriste, les gouvernements fédéral et provinciaux étaient obligés de publier un rapport annuel au sujet du recours aux arrestations à titre préventif et aux audiences d'investigation. Près de la moitié (48 %) ont affirmé qu'ils n'avaient connaissance d'aucune obligation de publier des rapports en vertu de la Loi antiterroriste. Cinquante-trois pour-cent des répondants ont dit qu'ils estimaient que la Loi antiterroriste comportait des garanties pour protéger les droits et libertés des Canadiens. Les répondants non membres de minorités visibles étaient plus susceptibles de dire qu'il y avait des garanties, à comparer aux répondants membres de minorités visibles (55 % vs. 47 %) (voir le graphique 1). Alors que très peu de répondants étaient au courant de la Loi antiterroriste, la plupart des répondants (73 %) savaient que le Parlement était tenu d'examiner tous les aspects de la Loi antiterroriste à un moment donné, mais 12 % seulement savaient que cet examen était en cours au moment du sondage.

Peu de participants (5 %) savaient que, dans le cadre de l'examen de la Loi antiterroriste, le ministère de la Justice avait établi un site Internet destiné au grand public. En outre, peu de participants (8 %) avaient entendu parler de la Table ronde transculturelle sur la sécurité[5].

Graphique 1 : (Q. 13b) Est-ce que la Loi antiterroriste contient des garanties pour protéger les droits et libertés des Canadiens ?

Graphique 1 : (Q. 13b) Est-ce que la Loi antiterroriste contient des garanties pour protéger les droits et libertés des Canadiens ?

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Lorsqu'on leur a demandé s'ils seraient intéressés à obtenir plus d'information sur la Loi antiterroriste, les deux tiers (66 %) se sont dits intéressés. Une proportion significativement plus élevée de répondants membres de minorités visibles se sont dits intéressés par rapport aux répondants non membres de minorités (72 % vs. 64 %). Ceux qui étaient intéressés à recevoir de l'information sur la Loi antiterroriste ont indiqué qu'ils préféreraient recevoir l'information sous forme d'envois postaux / dépliants ou par Internet (53 % et 36 % respectivement).


[5] La Table ronde transculturelle sur la sécurité a été créée pour mobiliser les diverses collectivités du Canada et obtenir leurs opinions sur les questions de sécurité.