l'Initiative de lutte contre la violence familiale
RECUEIL DES PRATIQUES PROMETTEUSES VISANT À RÉDUIRE LA VIOLENCE FAITE AUX FEMMES AUTOCHTONES AU CANADA ET À ACCROÎTRE LEUR SÉCURITÉ –ANNEXE AU RECUEIL : DESCRIPTIONS DÉTAILLÉES DES PRATIQUES
AVANT PROPOS
En avril 2010, l'Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) a publié un rapport de recherche intitulé Ce que leurs histoires nous disent où elle mentionnait avoir relevé quelque 580 cas de meurtres ou de disparitions de femmes autochtones1. Même si ce rapport est le premier à confirmer l'ampleur du problème, un certain nombre d'études et de rapports antérieurs portaient sur le risque accru de violence auquel sont exposées les femmes autochtones (membres des Premières Nations, Inuites, Métisses et Indiennes non inscrites). Les cas de violence familiale signalés par les femmes autochtones sont plus graves que ceux signalés par les femmes non autochtones; en outre, les femmes autochtones sont victimes d'actes de violence commis par des étrangers dans des proportions plus élevées que les femmes non autochtones, et sont notablement surreprésentées parmi les victimes d'homicide. Les femmes autochtones sont trois fois et demie plus susceptibles d'être victimes d'un acte de violence (agression physique, agression sexuelle ou vol qualifié)2, et trois fois plus susceptibles d'être victimes de violence conjugale que les femmes non autochtones. En outre, le taux d'homicide entre conjoints est près de huit fois plus élevé chez les femmes autochtones que les chez les femmes non autochtones. Le taux de crimes violents dans les réserves est huit fois plus élevé que celui du reste du pays. Le pourcentage de femmes non autochtones ayant déclaré des actes de violence graves a diminué (il est passé de 43 % en 1999 à 37 % en 2004), tandis qu'il est demeuré stable chez les femmes autochtones (54 %).
Dans de nombreuses collectivités, des mesures concrètes ont été prises pour réduire la violence faite aux femmes et aux filles autochtones et accroître leur sécurité. Par exemple, mentionnons certaines initiatives dans le cadre desquelles des personnes, des organisations et des collectivités ont uni leurs forces afin de changer les choses et de renforcer la sécurité des filles et des femmes. Cependant, dans la vaste majorité des cas, on peut affirmer que seules les personnes, les organisations et les collectivités concernées sont au courant de ces exemples de réussite. Même si les programmes élaborés n'ont pas fait l'objet d'une évaluation complète, on peut probablement penser que quelques uns d'entre eux constituent ce que l'on pourrait considérer comme des « pratiques prometteuses »3. L'absence d'une liste d'initiatives exhaustive et facilement accessible empêche d'autres collectivités d'adopter et d'adapter ces initiatives pour leur propre compte.
L'absence de processus ou de résultats d'évaluation ne peut pas être évoquée pour justifier la restriction de l'échange de renseignements touchant les pratiques prometteuses; en fait, dans bien des cas, il ne sera jamais raisonnablement possible de procéder à une évaluation. Les pratiques qui voient le jour dans de petites collectivités et qui touchent un nombre limité de clients peuvent accroître la possibilité de trouver des clients lorsque des méthodes d'évaluation uniformes sont utilisées. Il est possible que les méthodes de recherche uniformes axées sur les résultats ne reflètent pas la nature holistique de nombreux programmes axés sur les résultats non pas individuels, mais communautaires. Le temps requis pour réaliser les changements désirés suppose qu'il faut davantage de temps pour que des résultats concrets se produisent.
Même si les initiatives devront être adaptées à chaque collectivité afin d'optimiser leur potentiel, le fait de disposer de renseignements plus exhaustifs à propos de l'éventail de mesures mises à l'essai par d'autres collectivités faisant face à des problèmes semblables et d'informations sur les éléments clés qui semblent avoir contribué à la réussite de telle ou telle initiative pourrait accroître nettement la capacité des collectivités et des organismes du système de justice de prendre les mesures qui s'imposent en temps opportun et de manière efficiente. Le présent document constitue une première étape en vue de colliger quelques unes des diverses sources d'information sur les programmes élaborés afin de régler une partie des problèmes importants avec lesquels sont aux prises les collectivités autochtones, d'accroître la sécurité des femmes et des filles autochtones et de réduire le risque de violence auquel elles sont exposées.
L'objectif principal du présent projet consiste à réunir dans un seul et même document les renseignements clés sur les pratiques prometteuses visant à réduire la violence faite aux femmes et aux filles dans les collectivités et à accroître leur sécurité. Les connaissances et les renseignements rassemblés dans le présent recueil pourraient être utiles pour les organisations qui cherchent à régler des problèmes de nature semblable au sein de leur propre collectivité. En fin de compte, le fait d'aider les collectivités à s'attaquer de façon plus efficace à quelques uns des problèmes avec lesquels elles sont aux prises réduira le risque de violence et accroîtra la sécurité des femmes et des filles autochtones au sein de leur famille et de leur collectivité.
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