Recueil des recherches sur les victimes d'actes criminels, no 4
Comprendre les répercussions des crimes haineux sur les collectivités : une étude de cas
- Sidikat Fashola, chercheuse
Division de la recherche et de la statistique, Ministère de la Justice du Canada
Introduction
Les crimes haineux sont des crimes perpétrés non seulement contre la personne, mais contre l'ensemble de la collectivité. Comme David Matas le fait remarquer : [Traduction] « Les gens vivent en collectivité. Les droits sont exercés dans la collectivité » (Matas, 2000). Dans le cas des crimes haineux, il faut tenir compte du fait que les répercussions sur la collectivité sont particulièrement dévastatrices, car ces crimes sont [Traduction] « des crimes à messages par lesquels l'agresseur avise les membres d'un certain groupe qu'ils sont méprisés, dépréciés ou jugés indésirables dans un quartier, une collectivité, une école ou un lieu de travail particulier » (American Psychological Association, 1998). De même, il faut garder à l'esprit que le crime peut entraîner chez les victimes individuelles le rejet de [Traduction] « cet aspect d'eux‑mêmes qui a été ciblé par l'attaque ou l'association d'une partie essentielle de leur identité à une crainte, une perte et une vulnérabilité » (Cogan, 2002, p. 178).
Selon un rapport de recherche du ministère de la Justice du Canada réalisé en 2007 (McDonald et Hogue, 2007), il existe peu de recherches empiriques au Canada et ailleurs sur les répercussions des crimes haineux sur les différentes collectivités. La présente étude avait comme objectif de mesurer de façon empirique les répercussions des crimes haineux sur la collectivité. Cet article résume quelques conclusions de l'étude.
Méthodologie
Cette étude a été faite selon un modèle d'étude de casNote de bas de la page 1. Des données ont donc été recueillies à propos des répercussions émotionnelles, psychologiques et économiques des crimes haineux sur deux types de collectivités, soit la collectivité géographique (c.-à-d. les personnes qui résident à proximité du lieu où le crime a été perpétré) et la collectivité ethnique ou raciale visée par les auteurs du crime haineux (c.-à-d. les personnes qui s'identifient comme faisant partie de la même collectivité ethnique ou raciale que la victime parce qu'elles partagent des caractéristiques communes).
L'étude se concentrait sur deux incidents qui ont été qualifiés de crimes haineux par la police et ont été abondamment médiatisés comme tels. Le premier incident était l'agression avec violence perpétrée en 2006 contre un réfugié soudanais au parc Victoria à Kitchener, en Ontario. Kitchener est un centre urbain de taille moyenne situé dans la région de Waterloo, laquelle compte environ 500 000 habitants. La diversité ethnique ne cesse de croître à Kitchener : le quart de sa population de 200 000 habitants est constitué d'immigrants (Statistique Canada, 2006). Le second incident faisait partie d'une série d'agressions perpétrées contre des pêcheurs d'origine asiatique sur le lac Simcoe à Georgina, en Ontario, près de Toronto. Georgina est une petite collectivité rurale comptant quelque 42 000 habitants (Statistique Canada, 2006). La majorité des pêcheurs d'origine asiatique qui exercent leurs activés sur le lac Simcoe proviennent de la région du Grand Toronto.
La collecte des données a été effectuée par le Centre for Community Based Research (CCBR)Note de bas de la page 2. Une méthodologie mixte a été utilisée pour recueillir des données pour l'étude. Pour le volet qualitatif de l'étude, le CCBR a créé quatre groupes de discussion dans les deux sites afin d'obtenir des données sur les effets des incidents sur les collectivités visées. De plus, l'information parue dans les médias à propos des deux incidents a été examinée, l'exercice ayant pour but d'évaluer dans quelle mesure les incidents étaient décrits comme des crimes haineux. Pour le volet quantitatif, un sondage a été réalisé auprès des personnes ayant le même code postal que celui des secteurs où les incidents sont survenus et des personnes faisant partie des mêmes collectivités ethniques ou identitaires que les victimes. Le présent article se concentre sur les conclusions à tirer de l'étude de cas concernant l'incident de Kitchener-Waterloo.
Deux méthodes d'échantillonnage différentes ont été utilisées pour recruter les participants au sondage, soit l'échantillonnage en fonction des répondantsNote de bas de la page 3 et l'échantillonnage aléatoire stratifié.
Au total, 607 adultes âgés de 18 à 60 ans ou plus ont participé au sondage.
Le sondage était composé de trois sections. La première contenait des questions visant à évaluer les répercussions personnelles de l'incident à l'étude sur les membres individuels de chaque collectivité, au moyen de questions tirées de l'Échelle de l'effet des événements d'Horowitz (EEE) (Horowitz et coll., 1979). La deuxième section comprenait des questions servant à évaluer les répercussions perçues sur l'ensemble de la collectivité (identitaire ou géographique). La troisième section comprenait des questions destinées à recueillir des données démographiques sur les participants.
Résumé des conclusions du sondage
L'étude de cas de l'incident de Kitchener
Au total, 196 personnes issues de la collectivité identitaire afro‑canadienne de Kitchener-Waterloo (CIAK) et 411 personnes issues de la collectivité géographique de Kitchener (CGK) ont répondu au sondage.
Certains indicateurs démographiques des répondants de la CIAK et de la CGK ont été comparés, ce qui a permis de constater que l'échantillon de la CIAK différait de celui de la CGK sur plusieurs points. En effet, il comptait un plus grand nombre d'hommes, de personnes mariées et de personnes ayant immigré au Canada et, en moyenne, les répondants de cet échantillon étaient plus jeunes, avaient un revenu moins élevé, étaient légèrement moins scolarisés, avaient vécu moins d'années au Canada et résidaient depuis moins d'années à Kitchener.
CIAK (N = 196) | CGK (N = 411) | |
---|---|---|
Sexe (masculin) | 65 % | 45 % |
État civil (Légalement marié et non séparé) | 60 % | 38 % |
Groupe d'âge médian | De 30 à 39 | De 40 à 49 |
Tranche de revenu annuel médiane du ménage | De 20 000 $ à 29 999 $ | De 50 000 $ à 59 999 $ |
Plus haut niveau de scolarité (Postsecondaire) | 58 % | 64 % |
Né à l'étranger | 99 % | 17 % |
Nombre d'années de résidence au Canada (médiane) | De 5 à 9 ans | 20 ans ou plus |
Nombre d'années de résidence à Kitchener (médiane) | De 3 à 5 ans | 10 ans ou plus |
Les participants au sondage ont dû répondre à une série de questions visant à évaluer la mesure dans laquelle ils avaient personnellement été victimes d'un crime motivé par la haine. Près des trois quarts (74 %) des répondants de l'échantillon de la CIAK ont dit avoir été victimes de discrimination ou avoir fait l'objet d'un traitement injuste fondé sur une caractéristique personnelle au cours des cinq années précédant le sondage, contre 43 % des répondants de la CGK. Les motifs de discrimination les plus couramment cités par les répondants de l'échantillon de la CIAK étaient la race (63 %), la langue ou l'accent (55 %) et l'ethnicité ou la culture (16 %)Note de bas de la page 4. Dans le cas de l'échantillon de la CGK, les motifs qui revenaient le plus souvent étaient le sexe (21 %), l'âge (18 %) et l'ethnicité ou la culture (11 %)Note de bas de la page 5.
Plus du cinquième (21 %) des répondants de la CIAK ont déclaré qu'ils estimaient avoir été victimes d'un crime haineux au cours des cinq années précédant le sondage, par rapport à 5 % des répondants de la CGK. Qui plus est, un peu plus de la moitié (57 %) des répondants de la CIAK ont dit qu'un ami proche ou un membre de leur famille avait été victime d'un crime haineux au cours des cinq années précédentes, contre un cinquième (19 %) des répondants de la CGK.
Dans la première section du sondage, les participants ont été invités à répondre à une série de questions tirées de l'Échelle de l'effet des événements (EEE) d'Horowitz. L'EEE est un outil validé qui sert à diagnostiquer les degrés cliniques de stress et qui est souvent utilisé pour étudier l'effet d'événements traumatisants et diagnostiquer le stress post‑traumatique (1979). L'échelle comprend 15 énoncés subjectifs qui visent à mesurer les expériences d'intrusion et le refoulement des pensées et des images associées à un événement. Le résultat à l'ensemble de l'échelle varie de 0 à 75 (Marren, 2005). (Voir le tableau 2 pour l'interprétation des résultats.)
Résultats | Interprétation |
---|---|
De 0 à 8 | Subclinique - Aucun symptôme de stress post-traumatique apparent |
De 9 à 25 | Léger - Légers symptômes de stress post-traumatique |
De 26 à 43 | Modéré - Symptômes modérés de stress post-traumatique |
44 et + | Grave - Graves symptômes de stress post-traumatique |
La comparaison des résultats à l'EEE obtenus dans le cadre du sondage révèle qu'en moyenne, les répondants issus de la CIAK ont souffert de graves symptômes de stress post‑traumatique à la suite de l'incident criminel motivé par la haine, leur résultat moyen étant de 47 sur 75 sur l'EEE. Les répondants de la CGK, pour leur part, ont eu de légers symptômes cliniques de stress post‑traumatique (leur résultat moyen étant de 16 sur 75 sur l'EEE).
Une analyse des ouvrages sur le crime motivé par la haine (Badets et coll., 2003; Chui et coll., 2008; Dauvergne et Walsh, 2009; Dauvergne et coll., 2008; Edgar, 2002; Janhevich et coll., 2008; Janhevich, 2001; Jedwab, 2005; Perreault, 2008) laisse penser que certains facteurs de risque seraient liés à un résultat plus élevé sur l'EEE. Une analyse de régression multiple de ces facteurs de risque a révélé que les facteurs suivants étaient grandement associés à un résultat plus élevé sur l'EEE : le statut d'immigrant, le revenu annuel du ménage peu élevé, le statut de membre d'une minorité visible, le fait de connaître un ami proche ou un membre de la famille ayant été victime d'un crime haineux au cours des cinq années précédentes ou le fait d'avoir été l'objet de discrimination ou d'un traitement injuste fondé sur une caractéristique personnelle au cours des cinq années précédentes.
Les répondants au sondage ont été invités à nommer les mesures qu'ils avaient prises pour se protéger et pour protéger leur famille à la suite de l'incident criminel motivé par la haine. Les répondants issus des deux collectivités ont surtout répondu qu'ils évitaient de se rendre dans certaines régions de Kitchener, qu'ils évitaient de sortir seul, qu'ils évitaient de sortir la nuit ou qu'ils sortaient moins fréquemment. Par ailleurs, les répondants de la CIAK étaient plus nombreux que les répondants de la CGK à prendre de telles mesures pour se protéger et pour protéger leur famille (voir la figure 1).
Figure 1- Mesures prises par les répondants pour se protéger ou pour protéger leur famille après l'accident
Figure 1 - Équivalent textuel
Diagramme à barres horizontales illustrant la répartition des différents types de mesures que les répondants ont prises pour se protéger ou protéger leur famille après l'incident criminel motivé par la haine, selon la collectivité. Sous l'axe des X, la légende indique que les barres grises horizontales représentent la collectivité identitaire afro‑canadienne de Kitchener‑Waterloo (CIAK) dans le diagramme et les barres noires, la collectivité géographique de Kitchener (CGK). L'axe des X mesure le pourcentage par intervalles de dix, de 0 à 100. L'axe des Y comporte les quatre mesures de protection suivantes, de haut en bas : sortir moins souvent, éviter de sortir le soir, éviter de sortir seul et éviter certains secteurs de la ville. Parmi les répondants de la CIAK, 46 % sortent moins, 48 % évitent de sortir le soir, 54 % évitent de sortir seuls et 75 % évitent certains secteurs de la ville. Parmi les répondants de la CGK, 5 % sortent moins, 22 % évitent de sortir le soir, 17 % évitent de sortir seuls et 17 % évitent certains secteurs de la ville.
Cette question a également fait l'objet d'une analyse en fonction du sexe, car les résultats de recherches antérieures sur la peur suscitée par les actes criminels perpétrés dans le voisinage ont révélé qu'en moyenne, le niveau de peur que les femmes déclarent ressentir dans leur collectivité est plus élevé que celui des hommes et elles sont plus susceptibles d'exprimer qu'elles éprouvent un sentiment d'insécurité dans leur voisinage (Fitzgerald, 2008). Selon les recherches antérieures, les différences en fonction du sexe persistent même lorsqu'on tient compte du revenu, du niveau de scolarité ou des expériences personnelles de victimisation (Fitzgerald, 2008). La comparaison des résultats concernant toutes les mesures de protection (telles qu'elles apparaissent à la figure 1) révèle que les femmes (32 %) étaient considérablement plus nombreuses que les hommes (16 %) à répondre qu'elles évitaient de sortir seules par suite de l'incident criminel.
Les répondants ont aussi été interrogés sur la mesure dans laquelle leur sentiment par rapport à leur propre sécurité et à la sécurité de leur famille avaient changé par suite de l'incident criminel motivé par la haine. La majorité des répondants des échantillons issus des deux collectivités ont déclaré qu'ils avaient peu de craintes pour leur propre sécurité et pour la sécurité de leur famille avant l'incident. Toutefois, plus des quatre cinquièmes (82 %) des répondants de la CIAK ont affirmé qu'ils craignaient davantage pour leur propre sécurité et pour la sécurité de leur famille à la suite du crime haineux, contre un peu moins d'un tiers (31 %) des répondants de la CGK.
En ce qui concerne l'effet qu'aurait eu l'incident criminel motivé par la haine sur la participation communautaire, le sondage a révélé que pour de nombreux répondants, le niveau de participation n'a pas augmenté par suite du crime haineux. Pour d'autres, toutefois, ce niveau s'est bel et bien accru. Voici les formes de participation qu'ils ont citées le plus souvent : adhérer à un groupe; devenir bénévole pour un organisme communautaire; participer à une activité, à un rituel ou à une cérémonie spécial; communiquer ou travailler avec les médias; s'engager dans la politique ou dans la défense des intérêts; afficher son identité plus ouvertement; communiquer ou travailler avec la police (voir la figure 2).
Figure 2 - Participation communautaire après le crime haineux
Figure 2 - Équivalent textuel
Diagramme à barres horizontales illustrant la répartition des différentes formes de participation communautaire dans lesquelles se sont engagés les répondants après l'incident criminel motivé par la haine, selon la collectivité. Sous l'axe des X, la légende indique que les barres grises horizontales représentent la collectivité identitaire afro‑canadienne de Kitchener‑Waterloo (CIAK) dans le diagramme et les barres noires, la collectivité géographique de Kitchener (CGK). L'axe des X mesure le pourcentage par intervalles de dix, de 0 à 100. L'axe des Y comporte les six formes de participation communautaire suivantes, de haut en bas : communiquer ou travailler avec la police, afficher son identité plus ouvertement, s'engager dans la politique ou dans la défense des intérêts, communiquer ou travailler avec les médias, participer à une activité, à une cérémonie ou à un rituel spécial, devenir bénévole pour un organisme communautaire et adhérer à un groupe. Parmi les répondants de la CIAK, 0 % ont communiqué ou travaillé avec la police, 1 % ont affiché leur identité plus ouvertement, 2 % se sont engagés dans la politique ou dans la défense des intérêts, 3 % ont communiqué ou travaillé avec les médias, 5 % ont participé à une activité, à une cérémonie ou à un rituel spécial, 8 % sont devenus bénévoles pour un organisme communautaire et 10 % ont adhéré à un groupe. Parmi les répondants de la CGK, 1 % ont communiqué ou travaillé avec la police, 2 % ont affiché leur identité plus ouvertement, 4 % se sont engagés dans la politique ou dans la défense des intérêts, 1 % ont communiqué ou travaillé avec les médias, 2 % ont participé à une activité, à une cérémonie ou à un rituel spécial, 3 % sont devenus bénévoles pour un organisme communautaire et 5 % ont adhéré à un groupe.
Le sondage révèle aussi que c'est auprès de leur réseau de soutien « naturel », comme la famille et les amis, que la majorité des répondants des deux groupes ont cherché de l'aide pour surmonter les séquelles de l'incident. Par ailleurs, les répondants de la CIAK étaient plus susceptibles que ceux de la CGK de se tourner vers des amis ou des membres de leur famille et de déclarer qu'ils avaient eu besoin d'aide mais n'avaient pas cherché de soutien (voir la figure 3). Pourtant, il existe des ressources dans la région. Le Centre de la politique concernant les victimes qui fait partie du ministère de la Justice du Canada et le Secrétariat ontarien des services aux victimes qui fait partie du ministère du Procureur général de l'Ontario ont tous deux un répertoire des services aux victimes qui aide les fournisseurs de services, les victimes et toute autre personne à trouver des services aux victimes dans l'ensemble du Canada et en Ontario, respectivement. Les deux répertoires comprennent des listes de services offerts aux résidents de Kitchener ayant été victimes d'un crime haineuxNote de bas de la page 6.
Figure 3 - Les réseaux de soutien vers lesquels les répondants se sont tournés pour surmonter l'incident
Figure 3 - Équivalent textuel
Diagramme à barres horizontales représentant la répartition des diverses formes de soutien vers lesquelles les répondants se sont tournés pour surmonter l'incident criminel motivé par la haine, selon la collectivité. Sous l'axe des X, la légende indique que les barres grises horizontales représentent la collectivité identitaire afro‑canadienne de Kitchener‑Waterloo (CIAK) dans le diagramme et les barres noires, la collectivité géographique de Kitchener (CGK). L'axe des X mesure le pourcentage par intervalles de dix, de 0 à 100. L'axe des Y comporte les trois formes de soutien suivantes, de haut en bas : le répondant en aurait eu besoin mais n'a pas cherché de soutien, soutien de la famille et soutien des amis. Parmi les répondants de la CIAK, 25 % des répondants en auraient eu besoin mais n'ont pas cherché de soutien, 66 % se sont tournés vers leur famille et 72 % se sont tournés vers leurs amis. Parmi les répondants de la CGK, 0 % des répondants en auraient eu besoin mais n'ont pas cherché de soutien, 12 % se sont tournés vers leur famille et 10 % se sont tournés vers leurs amis.
Chez les répondants des deux échantillons qui avaient cherché du soutien, la motivation la plus couramment citée était le besoin d'un soutien émotionnel ou moral (76 % des répondants de la CIAK et 65 % des répondants de la CGK).
La recherche avait aussi pour objectif d'évaluer dans quelle mesure l'incident criminel motivé par la haine avait influé sur la relation entre les membres des collectivités ethniques ou culturelles à l'étude et les membres d'autres collectivités ethniques ou culturelles. La moitié (51 %) des répondants de la CIAK ont déclaré que les liens entre les membres de leur collectivité ethnique ou culturelle et les membres d'autres collectivités ethniques ou culturelles s'étaient renforcés, à comparer à un peu moins du cinquième (17 %) des répondants de la CGK.
Conclusion
En résumé, les gens ont éprouvé divers degrés cliniques de stress post‑traumatique par suite de crimes haineux survenus dans leur collectivité. Les membres de la collectivité d'identité ethnique à l'étude (CIAK) ont éprouvé plus de stress post‑traumatique que les membres de la collectivité géographique (CGK) où le crime a été commis. Qui plus est, on a aussi observé que certains facteurs de risque, comme le statut d'immigrant et les expériences personnelles de victimisation, sont liés à un résultat plus élevé à l'échelle de l'effet des événements.
Les données montrent aussi qu'à la suite du crime haineux, beaucoup de personnes ont éprouvé des niveaux de crainte plus élevés pour leur propre sécurité et pour la sécurité de leur famille, en particulier les membres de la CIAK.Par conséquent,un grand nombre de membres de la collectivité ont pris des mesures pour se protéger et pour protéger leur famille, en particulier les membres de la collectivité identitaire ethnique à l'étude.
Pour les membres de la CIAK, le crime haineux a eu un effet positif sous un rapport : la moitié d'entre eux ont déclaré que l'incident avait resserré leurs liens avec les membres d'autres collectivités ethniques ou culturelles.
Les conclusions de l'étude soulèvent aussi nombre d'autres questions intéressantes à étudier. Par exemple, mis à part leur réseau social, pourquoi les membres des collectivités identitaires sous‑utilisent‑ils les ressources et les réseaux de soutien qui existent? Les répercussions des crimes haineux sont‑ils les mêmes dans les collectivités rurales et dans les collectivités urbaines?
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