Conclusion
Les résultats du SNJ de 2022 ont mis en évidence le fait que de nombreuses personnes vivant au Canada ne connaissent pas la LSJPA; plus de la moitié des répondants disent ne pas connaître la loi. La connaissance de la LSJPA varie en fonction des caractéristiques sociodémographiques. Par exemple, les Autochtones et les personnes noires disent mieux la connaître que les personnes blanches. Ces résultats peuvent révéler des différences d’expérience et de traitement des Autochtones et des Noirs en tant que victimes/survivants et accusés/condamnés dans le système de justice pénale (Saghbini et Paquin-Marseille, 2023; ministère de la Justice du Canada, 2019; ministère de la Justice du Canada, 2022).
Les résultats montrent également que les personnes vivant au Canada sont plus convaincues de l’accessibilité du SJPA que de son équité. Plus d’un répondant sur cinq se dit convaincu que le SJPA est équitable pour tous, tandis que près d’un tiers des répondants s’estiment convaincus que le SJPA est accessible à tous. Les jeunes répondants sont moins susceptibles que les répondants plus âgés de se dire convaincus que le SJPA est équitable et accessible à tous. Ces résultats peuvent être préoccupants, car des études montrent que le manque de confiance envers les institutions publiques, telles que le SJPA, peut nuire à la qualité des services fournis par ces institutions (Jang, Lee et Gibbs, 2015). Cela dit, le faible niveau de confiance des répondants envers le SJPA peut s’expliquer davantage par leur niveau de connaissance et de compréhension de la LSJPA; en effet, la moitié des répondants ont dit ne pas connaître la LSJPA.
La majorité des personnes vivant au Canada sont d’accord pour dire que les jeunes (âgés de 12 à 17 ans) qui commettent des crimes devraient être tenus responsables différemment des adultes, en raison de leur manque de maturité. Bien que moins nombreux, près de la moitié des répondants sont d’accord pour dire que les jeunes adultes (âgés de 18 à 21 ans) devraient être tenus responsables différemment des adultes plus âgés, en raison de leur manque de maturité. Les femmes et les jeunes répondants sont systématiquement plus nombreux que les hommes et les répondants plus âgés à être d’accord avec ces affirmations. Ces résultats donnent à penser que le public est favorable à un système juridique différent et distinct pour régir les affaires pénales impliquant des adolescents et, dans une certaine mesure, des jeunes adultes.
La plupart des personnes vivant au Canada sont d’accord pour dire que les juges devraient tenir compte de la situation des jeunes Autochtones et racialisés reconnus coupables d’infractions mineures au moment de déterminer la peine. Moins de répondants sont d’accord avec cet énoncé en cas d’infractions graves. Dans les deux cas, les Autochtones et les personnes racialisées sont systématiquement plus susceptibles d’être d’accord avec l’idée que les personnes blanches. Ces résultats donnent à penser que la plupart des personnes vivant au Canada, et plus particulièrement les personnes autochtones et racialisées, comprennent l’incidence que le colonialisme, le racisme et la discrimination systémiques, ainsi que la marginalisation socio-économique peuvent avoir sur la vie des adolescents autochtones et noirs et qu’elles sont favorables à ce que le système de justice pénale réagisse d’une manière qui tienne compte de l’histoire et de l’expérience uniques de ces groupes.
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