Perceptions au sujet de la responsabilité chez les adolescents et les jeunes adultes

Tenir les adolescents responsables de leurs actes dans le cadre du SJPA

La LSJPA repose sur le principe de culpabilité morale moins élevée des adolescents par rapport aux adultes; elle reconnaît que les adolescents doivent être tenus responsables différemment des adultes en raison de leur manque de maturité et de leur plus grand degré de dépendance (sous-alinéa 3(1)b)ii)).

On a demandé aux répondants si les adolescents devaient être tenus responsables différemment des adultes pour les crimes qu’ils commettent parce qu’ils n’ont pas la même maturité émotionnelle et cognitive. Les réponses ont été mesurées sur une échelle de cinq points, où 1 signifie « Tout à fait en désaccord » et 5, « Tout à fait d’accord ». Dans l’ensemble, 60 % des répondants sont d’accord pour dire que les adolescents devraient être tenus responsables différemment des adultes pour les crimes commis parce qu’ils sont moins matures sur le plan émotionnel et cognitif. Les jeunes répondants âgés de 18 à 24 ans (80 %) et de 25 à 34 ans (71 %) sont plus susceptibles d’être d’accord avec cet énoncé que les répondants âgés de 35 à 44 ans (58 %), de 45 à 54 ans (57 %), de 55 à 64 ans (48 %) et de 65 ans et plus (58 %). Les femmes (64 %) sont plus nombreuses que les hommes (56 %) à penser que les adolescents devraient être tenus responsables différemment des adultes (voir le graphique 3). Les répondants ayant un niveau de scolarité plus élevé, comme un baccalauréat (65 %) et un diplôme d’études supérieures (72 %), sont plus susceptibles d’être d’accord avec cette affirmation que les répondants ayant un niveau de scolarité moins élevé, comme un diplôme d’études secondaires ou l’équivalent (56 %), un certificat ou diplôme d’apprenti ou d’un autre métier (53 %), un certificat ou diplôme d’un collège, d’un cégep ou d’un autre établissement non universitaire (58 %) et un certificat ou diplôme universitaire inférieur au baccalauréat (55 %).

Graphique 3. Pourcentage (%) de répondants qui pensent que les adolescents (âgés de 12 à 17 ans) et les jeunes adultes (âgés de 18 à 21 ans et de 22 à 24 ans) devraient être tenus responsables de leurs crimes différemment des adultes plus âgés, selon le genre, Canada, 2022

Graphique 3. Pourcentage (%) de répondants qui pensent que les adolescents (âgés de 12 à 17 ans) et les jeunes adultes (âgés de 18 à 21 ans et de 22 à 24 ans) devraient être tenus responsables de leurs crimes différemment des adultes plus âgés, selon le genre, Canada, 2022
Graphique 3. Pourcentage (%) de répondants qui pensent que les adolescents (âgés de 12 à 17 ans) et les jeunes adultes (âgés de 18 à 21 ans et de 22 à 24 ans) devraient être tenus responsables de leurs crimes différemment des adultes plus âgés, selon le genre, Canada, 2022 – Version texte

Diagramme à bandes verticales avec trois groupes de quatre bandes. L’axe des abscisses (x) présente les trois groupes de bandes de gauche à droite : « De 12 à 17 ans », « De 18 à 21 ans » et « De 22 à 24 ans ». L’axe des ordonnées (y) indique des pourcentages allant de 0 % à 70 %, par incréments de 10 %.

La légende sous le diagramme indique que le bleu correspond au « Total », le bleu pâle aux « Homme » et le vert aux « Femme ».

Le premier groupe de bandes verticales est défini comme étant « De 12 à 17 ans » avec la bande bleue à 60 %, la bande bleue pâle à 56 % et la bande verte à 64 %.

Le deuxième groupe de bandes verticales est défini comme « De 18 à 21 ans » avec la bande bleue pâle à 45 %, la bande bleue pâle à 38 % et la bande verte à 52 %.

Le troisième groupe de bandes verticales est défini comme « De 22 à 24 ans » avec la bande bleue pâle à 31 %, la bande bleue pâle à 25 % et la bande verte à 36 %.

La remarque sous la légende indique :

Tenir les jeunes adultes responsables de leurs actes dans le cadre du SJP pour les adultes

Comparé au système de justice pour les adolescents, le système de justice pénale pour les adultes a une capacité limitée à traiter des enjeux à l’extérieur du système formel de justice pénale et s’appuie davantage sur les peines d’emprisonnement pour responsabiliser les adultes. D’après des études antérieures, certaines personnes n’atteignent pas la maturité cérébrale avant l’âge de 25 ans environ (Giedd et coll., 1999; Steinberg, 2015). Il se peut donc que les jeunes adultes (âgés de 18 à 24 ans) n’aient pas la même maturité émotionnelle et cognitive, soient moins capables d’anticiper les conséquences de leurs actes et aient davantage besoin de soutien social que les adultes plus âgés.

Le SNJ a demandé aux répondants si les jeunes adultes âgés de 18 à 21 ans et de 22 à 24 ans devaient également être tenus responsables différemment des adultes plus âgés, par exemple en recevant des services et des mesures de soutien adaptés à leur niveau de maturité. Dans l’ensemble, 45 % des répondants sont d’accord avec cette affirmation lorsqu’elle s’applique aux jeunes adultes âgés de 18 à 21 ans. Les Autochtones (49 %) et les personnes racialisées (50 %) – en particulier les personnes du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (57 %), de l’Asie du Sud (54 %) et les personnes noires (56 %) – sont plus susceptibles que les personnes blanches (44 %) à être d’accord avec le fait que les jeunes adultes âgés de 18 à 21 ans devraient également être tenus responsables différemment des adultes plus âgés. Les jeunes répondants âgés de 18 à 24 ans (61 %) et de 25 à 34 ans (50 %) sont plus enclins à être d’accord avec cette affirmation que les répondants âgés de 35 à 44 ans (38 %) et de 45 à 54 ans (42 %). On constate également d’importantes différences en fonction du genre des répondants. Ainsi, les femmes (52 %) sont plus nombreuses que les hommes (38 %) à penser que les jeunes adultes âgés de 18 à 21 ans devraient être tenus responsables différemment des adultes plus âgés (voir le graphique 3 ci-dessus).

Un moindre pourcentage de répondants (31 %) est d’avis que les jeunes adultes âgés de 22 à 24 ans devraient être tenus responsables différemment des adultes plus âgés. Cet avis est plus répandu chez les Autochtones (39 %) – notamment les Premières Nations (43 %) et les Métis (36 %) – et les personnes racialisées (35 %) – en particulier les personnes noires (43 %), les personnes du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (42 %) et les personnes de l’Asie du Sud (39 %) – que chez les personnes blanches (29 %). Les femmes (36 %) sont plus susceptibles d’être d’accord avec cette affirmation que les hommes (25 %). Les personnes nées à l’étranger (35 %) sont plus enclines que celles nées au Canada (30 %) d’être d’accord avec le fait que les jeunes adultes âgés de 22 à 24 ans devraient être tenus responsables différemment des adultes plus âgés.

Tenir les jeunes adultes responsables de leurs actes dans le cadre du SJPA

Le sondage a également demandé si les jeunes adultes âgés de 18 à 21 ans et de 22 à 24 ans qui, selon une évaluation professionnelle, ne possèdent pas le niveau de maturité requis devaient être tenus responsables de leurs actes dans le cadre du SJPA plutôt que du système de justice pénale pour les adultes. Dans l’ensemble, 42 % des répondants sont d’accord avec cet énoncé lorsqu’il s’applique aux jeunes adultes âgés de 18 à 21 ans, mais ils sont moins nombreux (29 %) à être d’accord lorsqu’il s’agit des jeunes adultes âgés de 22 à 24 ans. Plus du quart des répondants (28 %) sont d’accord pour dire que tous les jeunes adultes âgés de 18 à 21 ans (qu’ils aient ou non fait l’objet d’une évaluation) devraient être tenus responsables dans le cadre du SJPA plutôt que du système de justice pénale pour les adultes. Là encore, les répondants qui se disent d’accord avec cet énoncé sont moins nombreux (18 %) lorsqu’il s’agit des jeunes adultes âgés de 22 à 24 ans.