Recommandations

En résumé, les constatations de notre étude nous poussent à émettre les recommandations qui suivent.

  1. Cesser d’utiliser le terme « thérapie de conversion » pour y privilégier les termes pratiques de conversion ou efforts de changement d’orientation sexuelle, d’identité de genre ou d’expression de genre (SOGIECE), afin de refléter une définition plus large qui inclut un vaste éventail de « thérapies de conversion » et de SOGIECE.
  2. Mener des campagnes d’éducation pour mieux faire connaître le projet de loi C‑4 au sein de la population, l’éventail des « thérapies de conversion » et des SOGIECE, et les conséquences de ces pratiques. Ces campagnes doivent être conçues pour des publics multiples, en collaboration avec des personnes survivantes, des communautés ethnoraciales, des immigrés, des nouveaux arrivés et des réfugiés.
  3. Adopter, lors de la mise en œuvre du projet de loi C‑4, des approches éducatives et réparatrices guidées par des PANDC, des personnes immigrantes, nouvellement arrivées et réfugiées 2ELGBTQQIA+ survivantes.
  4. Améliorer les connaissances relatives aux « thérapies de conversion » et à leurs conséquences au sein des services d’immigration, des organismes fédéraux, provinciaux et territoriaux et des services d’établissement communautaires. Ces connaissances doivent également s’accompagner d’une amélioration des services tenant compte des traumatismes.
  5. Étendre les services de santé mentale aux personnes réfugiées 2ELGBTQQIA+ qui reçoivent des soins du Programme fédéral de santé intérimaire afin d’y inclure des services de santé mentale accessibles, durables et tenant compte des traumatismes.
  6. Éliminer la période d’attente de trois mois de la couverture d’assurance maladie qui existe toujours dans certaines provinces et certains territoires, de sorte que les personnes nouvellement arrivées puissent obtenir des soins de santé dès leur arrivée au Canada, ce qui est impératif pour les personnes ayant survécu à une « thérapie de conversion ».
  7. Étendre et bonifier l’offre de services communautaires en présentiel et en ligne accessibles, tenant compte des traumatismes et qui soient culturellement et linguistiquement appropriés, destinés aux PANDC, aux personnes immigrantes, nouvellement arrivées et réfugiées. Il sera tout particulièrement important d’y inclure le soutien par les pairs et le soutien dirigé par les pairs. De plus, cet élargissement et cette bonification des services devront être soutenus par des investissements publics.
  8. Investir dans des services d’aide au logement pour les personnes 2ELGBTQQIA+, avec des critères d’admissibilité inclusifs pour les communautés 2ELGBTQQIA+ qui rencontrent des obstacles systémiques supplémentaires, comme les personnes immigrantes, nouvellement arrivées et réfugiées, les personnes avec un statut d’étudiant étranger et celles sans statut d’immigration.
  9. Faire en sorte que les décideurs, les leaders communautaires et les organismes communautaires priorisent le soutien aux communautés 2ELGBTQQIA+ et la défense de leurs droits, y compris en prévenant et en interdisant les « thérapies de conversion », en garantissant des espaces sécuritaires aux personnes 2ELGBTQQIA+, notamment dans les écoles, en améliorant les services de façon à réduire les obstacles, à faciliter l’accès à de l’éducation sur la sexualité et le genre, à offrir des recours aux comportements haineux en ligne et en personne, etc.