Examen du lien entre la criminalité et la situation socio-économique à Ottawa et à Saskatoon : Analyse géographique à petite échelle

7. Résultats de l'étude no 2 : quartiers de Saskatoon

7. Résultats de l'étude no 2 : quartiers de Saskatoon

7.1 Statistiques descriptives

Le tableau 7.1 renferme les statistiques descriptives pour les 31 variables employées dans l'étude. Nous avons soumis les cinq variables liées à la criminalité à des calculs de manière à obtenir un taux pour 1 000 habitants dans chacun des 55 quartiers résidentiels de Saskatoon, une procédure courante dans les analyses de la criminalité. Nous avons converti les 26 autres variables de recensement et variables liées à l'aménagement/urbanisme sur une échelle proportionnelle, sauf dans deux cas, soit la valeur moyenne des habitations ($DWELLING) et le prix de vente moyen des maisons (AVG_SELL_PRICE) qui ont été laissées sous la forme d'intervalles. Le tableau montre que plusieurs variables, dont celles liées à la criminalité, ont donné des coefficients de variation élevés (l'écart-type divisé par la moyenne) révélateurs d'une plus grande dispersion des valeurs individuelles autour de la moyenne. En particulier, le nombre de crimes de violence et d'infractions relatives aux stupéfiants varie beaucoup parmi les 55 quartiers, ce qui semble indiquer une grande disparité géographique au sein de Saskatoon. Étant donné que très peu des 31 variables ont des distributions normales « approximatives » et qu'elles proviennent de différentes sources (données des services policiers, indicateurs de recensement, information fournie par le service d'urbanisme), nous avons transformé chacune des 31 variables en un score Z pour tous les quartiers constituant l'ensemble de données (55).

7.2 Analyse des composantes principales

Le tableau 7.2 montre que l'ACP a produit une solution à six composantes, expliquant plus de 84 % de la variance totale de l'ensemble des données. C'est un pourcentage important, témoignant d'un degré considérable de corrélation entre les variables. À elle seule, la composante 1 explique tout juste moins de 47 % de la variance totale. Un examen des poids des composantes au tableau 7.3 révèle un lien positif entre la criminalité (en particulier les crimes de violence et les crimes majeurs contre les biens) et le désavantage socio-économique à Saskatoon (composante 1). Les caractéristiques des quartiers défavorisés sont dénotées par les poids élevés des variables liées à la mobilité (SINGLE, MOVERS), l'origine ethnique/type de famille (ABORIGINAL, LONE_PARENT), la scolarité (NO_HS_DIP), le revenu (GOVT_TRANSFER, LOW_INC_FAM), le logement (DWEL_RENTED, MAJOR_REPAIRS) et la participation à la population active (UNEMP, YOUTH_UNEMP). Un examen plus approfondi du tableau révèle que trois variables de la composante 1 ont un poids supérieur à 0,9 (ABORIGINAL, LONE_PARENT et LOW_INC_FAM), ce qui indique la présence d'un groupe particulièrement vulnérable de personnes à Saskatoon en ce qui a trait aux privations sociales et à la criminalité, en l'occurrence les mères célibataires autochtones à faible revenu. La composante 2 isole la prévalence des crimes mineurs contre les biens et les infractions relatives aux stupéfiants dans les quartiers comportant des tours d’habitation et un faible taux de participation à la population active. Les autres composantes se rapportent à plusieurs aspects de la situation socio-économique et des caractéristiques de l'aménagement de la ville, y compris la « superficie des parcs » (composante 3), « la valeur des logements et la scolarité » (composante 4) et la « densité et les vieux logements » (composante 5).

7.3 Analyse de régression multiple

Nous avons soumis l'ensemble des données sur les quartiers de Saskatoon à une analyse de régression multiple séquentielle. Le tableau 7.4 montre les résultats de l'analyse de régression pour chacune des cinq variables liées à la criminalité et quelques indicateurs des quartiers. À l'aide du logiciel SPSS pour Windows, nous avons soumis les données à des analyses afin d'évaluer le degré de multicolinéarité entre les variables dépendantes. Les valeurs de tolérance des cinq modèles de régression pour chacune des variables indépendantes sont proches de 0,1 et les facteurs d'inflation de la variance (FIV) sont bien inférieurs à la valeur acceptée de 5 (Rogerson, 2001, p.136). En fait, elles sont toutes inférieures à 2, ce qui indique une multicolinéarité faible et renforce la valeur prédictive des modèles de régression.

Le tableau montre clairement l'existence d'un lien solide entre la criminalité et les caractéristiques des quartiers de Saskatoon puisque les coefficients de détermination multiple (R2) et les R2 rajustés pour chacune des variables liées à la criminalité sont assez élevés. Le premier modèle de régression montre que quatre variables indépendantes, « les jeunes ne fréquentant pas l'école » (YOUTH_NO_SC), « les personnes seules » (SINGLE), le « niveau d'aide sociale » (GOVT_TRANSFER) et les « tours d’habitation » (APT_HIGH_RISE), collectivement, expliquent près de 70 % (R2 rajusté = 0,666) de la variation de la criminalité totale dans les 55 quartiers résidentiels de Saskatoon. La variable GOVT_TRANSFER a donné le coefficient bêta le plus élevé (0,339) des quatre variables indépendantes, ce qui indique que le niveau d'aide sociale d'une collectivité (sous la forme des résidents qui comptent sur l'aide sociale et d'autres prestations en guise de principale source de revenu) peut être considéré comme un indicateur important de la criminalité. Comme on pouvait s'y attendre, le besoin d'aide sociale est nettement lié à une situation socio-économique défavorisée et elle est corrélée à des facteurs comme le faible revenu, le chômage, une scolarité limitée et les logements locatifs.

Le deuxième modèle de régression montre très clairement et directement une association troublante entre les crimes de violence et les Autochtones à Saskatoon. Ces deux variables indépendantes expliquent plus de 70 % (R2 rajusté = 0,715) de la variation dans la catégorie « crimes de violence » dans les quartiers de la ville, la variable ABORIGINAL se démarquant comme l'indicateur clé avec un coefficient bêta de 0,651. Comme nous l'avons vu dans le tableau 4.5 ci-dessus, les voies de fait représentaient près de 75 % des crimes de violence à Saskatoon en 2003. Ces résultats semblent indiquer que ce sont principalement les Autochtones qui courent le risque d'être victimes de violence physique.

Le troisième modèle de régression révèle que les indicateurs les plus significatifs des crimes majeurs contre les biens à Saskatoon sont le prix de vente moyen des maisons (AVG_SELL_PRICE); les personnes qui ont déménagé récemment (MOVERS) et la présence de maisons plus âgées (OLD_HOUSE). Autrement dit, les quartiers plus anciens dont les valeurs foncières sont moins élevées semblent vulnérables aux crimes majeurs contre les biens, en particulier l'introduction par effraction dans des résidences et les vols de véhicules automobiles. Le quatrième modèle de régression, qui mesure les crimes mineurs contre les biens, a donné un coefficient R2 rajusté légèrement moins élevé, 0,596, et qui indique que les indicateurs les plus importants sont la présence de tours d’habitation (APT_HIGH_RISE), de jeunes ne fréquentant pas l'école (YOUTH_NO_SC) et d'habitations louées (DWEL_RENTED). Les vols de faible valeur (moins de 5 000 $) et les méfaits sont particulièrement fréquents dans les quartiers présentant ces caractéristiques. Enfin, les infractions relatives aux stupéfiants (cinquième modèle de régression) semblent dépendre à Saskatoon de la présence de tours d’habitation (APT_HIGH_RISE), de familles à faible revenu (LOW_INC_FAM) et de jeunes ne fréquentant pas l'école (YOUTH_NO_SC). Il faut signaler toutefois que les infractions relatives aux stupéfiants ne représentent que 2 % de toutes les infractions commises à Saskatoon en 2003 (tableau 4.5).

7.4 Analyse fondée sur la cartographie et le SIG : détermination des configurations spatiales de la criminalité et des caractéristiques des quartiers

Nous avons utilisé ArcGIS pour créer une série de cartes illustrant la distribution géographique des infractions criminelles et de quelques caractéristiques des quartiers dans la ville de Saskatoon. Nous avons mis au point un système de classification afin d'ordonner les quartiers selon leur taux de criminalité pour 1 000 habitants :

  1. Plus faible
  2. Faible,
  3. Modéré
  4. Haut
  5. Plus haut.

Par exemple, comme nous pouvons le voir dans la figure 7.2, la classification pour la catégorie « Toutes les infractions » est la suivante, les chiffres entre parenthèses indiquant les taux de criminalité :

  1. Plus faible (0-35)
  2. Faible (35-100)
  3. Modéré (100-200)
  4. Haut (200-300)
  5. Plus haut (300-600)

Aux fins de la présente étude, les secteurs à haut taux de criminalité (SHTC) sont définis comme les quartiers situés dans les catégories « haut » ou « plus haut ». Nous avons rajusté ce système de classification pour qu'il corresponde aux taux de criminalité de chacune des quatre autres catégories d'infractions.

La carte de la figure 7.2 montre la présence notable de secteurs à taux de criminalité « modéré » et de SHTC dans les sections sud et centre de Saskatoon, en particulier sur la rive ouest de la rivière South Saskatchewan. En fait, tous les SHTC y sont situés et la plupart sont groupés au cœur de la ville ou tout près du cœur de la ville, y compris les quatre secteurs ayant eu les taux de criminalité les « plus hauts » en 2003 – le Central Business District (546), Pleasant Hill (450), Kelsey-Woodlawn (374) et Riversdale (347). Ces quatre quartiers sont adjacents ou très proches de plusieurs autres SHTC, dont Caswell Hill (296), King George (243), Westmount (234) et Mayfair (209). Les deux autres SHTC sont Confederation Park (227) situé à l'extrémité ouest de Saskatoon et l’Airport Business Area (281) situé dans la section nord-ouest de la ville. On note clairement des taux de criminalité élevés dans la portion ouest de la ville, mais la figure 7.2 révèle également une configuration intéressante de quartiers ayant des taux de criminalité « modérés » voisins de la 8e Rue, une grande artère commerciale de la rive est de la rivière South Saskatchewan, ce qui dénote une association géographique possible entre la criminalité et la mobilité/accessibilité. Ces quartiers comprennent Nutana (150), Buena Vista (120), Varsity View (121), Grosvenor Park (147), Greystone Heights (104) et Brevoort Park (162).

La figure 7.3 est une carte illustrant la distribution des infractions de violence à Saskatoon et il est immédiatement évident que ces crimes sont beaucoup plus concentrés dans l'ouest de la ville, puisque tous les SHTC et tous les secteurs à taux de criminalité « modérés » sauf trois y sont situés. Comme pour la catégorie « Toutes les infractions », il y a une grappe remarquablement serrée de SHTC au cœur de la ville et autour du cœur de la ville, dont les trois quartiers ayant des taux de crimes de violence les plus hauts, soit Pleasant Hill (131), Riversdale (105) et le Central Business District (85). D'autres SHTC de violence y sont adjacents, dont King George (43), Meadowgreen (35), Mont Royal (36), Westmount (46) et Caswell Hill (41); plus à l'ouest, Confederation Suburban Centre (36) et Confederation Park (38) et tout juste au nord, Kelsey-Woodlawn (58) et l’Airport Business Area (54).

La catégorie des « crimes majeurs contre les biens » (figure 7.4) affiche une configuration similaire à celle de la catégorie « Toutes les infractions », une grappe de SHTC étant visible dans le cœur et autour du cœur de la ville et des secteurs aux taux de criminalité « modérés » et « faibles » apparaissant dans la portion sud-est de Saskatoon. Si la catégorie des « crimes mineurs contre les biens » (figure 7.5) montre une configuration quelque peu plus dispersée, tous les SHTC sont une fois encore situés dans l'ouest de la ville. Toutefois, comparativement à la catégorie « crimes majeurs contre les biens », plusieurs quartiers résidentiels de banlieue ont des taux légèrement plus élevés de crimes violents contre les biens, dont plusieurs quartiers au sud-est (Wildwood, Lakeview, Lakeridge et Briarwood), au nord-est (Sutherland, Forest Grove, Erindale, Arbor Creek, et Silverspring) et tout juste au nord-ouest de la rivière South Saskatchewan (River Heights, Lawson Heights et Silverwood Heights). Enfin, si la catégorie des « stupéfiants » a représenté moins de 2 % de toutes les infractions en 2003, ces crimes affichent une configuration tout aussi dispersée (figure 7.6).

La figure 7.8 est une carte montrant la distribution géographique des familles à faible revenu à Saskatoon. Compte tenu des graves problèmes socio-économiques liés aux familles à faible revenu, dont le chômage plus élevé, la scolarité plus faible et la plus grande dépendance vis-à-vis l'aide sociale, il est pertinent d'employer cet indicateur de recensement en guise de mesure composite du désavantage. Aux fins de la présente étude, un secteur « défavorisé » est défini comme tout quartier comptant plus de 20 % de familles à faible revenu. La carte indique qu'un fossé socio-économique existe à Saskatoon, 13 des 16 quartiers « défavorisés » étant situés dans une grappe relativement serrée dans l'ouest de la ville, en particulier dans le cœur et autour du cœur de la ville. Plusieurs de ces quartiers ont des taux remarquablement élevés de familles à faible revenu, dont le secteur commercial de l'aéroport (62,5 %), le Confederation Suburban Centre (57 %), Pleasant Hill (57 %) et Riversdale (51 %). D'autres quartiers « défavorisés » sur la rive ouest de la rivière South Saskatchewan comprennent King George(34 %), Holiday Park (21 %), Meadowgreen (35 %), Westmount (37 %), Caswell Hill (26 %), Kelsey-Woodlawn (29 %), Mayfair (26 %), Massey Place (2 7%) et Confederation Park (21 %). Si la rive est est généralement plus prospère, on y trouve trois quartiers de banlieue qui peuvent être classés comme « défavorisés », soit Grosvenor Park (20 %), Nutana Suburban Centre (21 %) et Sutherland (21 %). Il est évident qu'il y a une association géographique entre les quartiers défavorisés et la criminalité à Saskatoon. Un examen des cartes des figures 7.2 et 7.7 révèle que 9 des 16 quartiers défavorisés sont également des secteurs à haut taux de criminalité (SHTC) et à l'inverse, que tous les SHTC sauf un sont défavorisés (voir le tableau ci-dessous).

Quartier % de familles à faible revenu Total des actes criminels
Airport Business Area 6 282
Pleasant Hill 56 450
Riversdale 51 348
Westmount 37 235
King George 34 244
Kelsey-Woodlawn 29 374
Mayfair 26 209
Caswell Hill 26 296
Confederation Park 21 228

Tel que mentionné, il a été prouvé que les Autochtones de l'Ouest canadien, dont ceux vivant dans des régions urbaines, vivent des degrés plus élevés de désavantage socio-économique et ont plus de contacts avec le système de la justice, en particulier comme victimes mais également comme contrevenants (La Prairie, 2002). Toutefois, il est important de souligner qu'une étude menée par le Centre canadien de la statistique juridique (2000) a révélé qu'en Saskatchewan, les taux de criminalité dans les réserves étaient deux fois plus élevés que les taux de criminalité dans les régions urbaines et rurales. Selon le Recensement de 2001, Saskatoon a une population autochtone considérable (20 275) constituant 9 % de la population totale de la ville. Entre 1996 et 2001, la population autochtone a augmenté de 25,5 % contre 1 % pour les non-Autochtones. Dans l'ensemble, Saskatoon a une économie relativement forte et a enregistré en 2001 un taux de chômage de 6,7 %. Toutefois, les résidents autochtones n'ont pas eu un sort aussi favorable sur le marché de travail, avec un taux de chômage de 22 %. Le chômage chez les Indiens de l'Amérique du Nord de sexe masculin est encore plus frappant, à 33 %. De plus, le Recensement de 2001 montre que le revenu moyen à Saskatoon est de 28 045 $ tandis que pour les Autochtones, il s'établit à 17 667 $ et pour les Indiens de l'Amérique du Nord, à 14 513 $. Ces statistiques indiquent un degré élevé de désavantage socio-économique chez les résidents autochtones de la ville.

La figure 7.8 est une carte montrant la distribution des résidents autochtones dans les quartiers de Saskatoon. S'il est clairement visible que les Autochtones sont plus nombreux sur la rive ouest de la rivière South Saskatchewan, il est important de signaler qu'on n'observe pas un degré élevé de ségrégation dans la ville. Une mesure raisonnable de la ségrégation ethnique est lorsque plus de 30 % de la population d'un quartier est composée d'un groupe particulier de personnes partageant une caractéristique identifiable, comme la race ou l'origine ethnique. Comme on peut le voir dans la figure 7.8, trois quartiers seulement comptent plus de 30 % de résidents autochtones, soit Pleasant Hill (48 %), Riversdale (43,5 %) et Confederation Suburban Centre (37 %). Par ailleurs, six autres quartiers seulement comptent au moins 20 % de résidents autochtones, soit Meadowgreen (28 %), l’Airport Business Area (27 %), Westmount (23 %), Caswell Hill (25,5 %), Massey Place (21 %) et Mayfair (20 %). Il est donc clair que la majorité des résidents dans tous les quartiers de Saskatoon sont des non-Autochtones, ce qui donne à penser que les problèmes liés à la victimisation, à la criminalité et au statut socio-économique se répercutent sur un segment beaucoup plus large de la population de la ville. Cependant, l'analyse de régression (tableau 7.4) montre une relation étroite entre les Autochtones et les crimes de violence à Saskatoon. Un examen des cartes des figures 7.3 et 7.8 révèle que 7 des 9 quartiers dont la population autochtone est supérieure à 20 % sont également des secteurs à haut taux de criminalité violente (voir le tableau ci-dessous).

Quartier % d'Autochtones Crimes de violence
Pleasant Hill 48,4 131
Riversdale 43,5 105
Confederation SC 37,4 36
Meadowgreen 28,0 35,5
Airport Business Area 26,7 54
Westmount 22,8 46
Caswell Hill 21,5 41,5

Les deux exceptions sont Mayfair, situé tout juste au nord du cœur de la ville, qui est un secteur où le taux de crimes de violence est « modéré » et Massey Place, tout juste à l'ouest du cœur de la ville, qui est un secteur au taux de crimes de violence « faible ».

7.5 Auto-corrélation spatiale

Le tableau 7.5 montre que les cinq variables liées à la criminalité ont un I de Moran supérieur à 0 et une valeur Z significative (au niveau de confiance de 99 %), ce qui indique une auto-corrélation spatiale positive. Les crimes les plus concentrés à Saskatoon sont les crimes majeurs contre les biens (I = 0,188; Z = 7,90), suivis des crimes de violence (I = 0,125; Z = 5,49) et du total des infractions (une variable agrégée) (I = 0,118; Z = 5,20), ce qui signifie que les quartiers affichant les taux de criminalité les plus élevés ont tendance à être situés près d'autres quartiers dont les taux de criminalité sont aussi élevés. Les crimes les moins concentrés ou les plus dispersés sont les crimes mineurs contre les biens (I =0,065; Z=3,21) et les infractions relatives aux stupéfiants (I=0,064; Z=3,15). Le tableau indique également que les familles à faible revenu (I=0,112; Z=4,99) et les résidents autochtones (I=0,185; Z=7,78) sont également très concentrés géographiquement à Saskatoon, comparativement à la distribution de la population dans son ensemble (I=0,011; Z=1,13).

Nous avons recalculé le I de Moran pour chaque variable en utilisant l'option « rajustement pour courtes distances » de CrimeStat, dans laquelle les poids de la distance entre deux endroits Wij ne peuvent jamais être plus grands que un mille. Cela fait en sorte que le « I » ne sera pas excessivement grand pour les quartiers (tels que représentés par des points) qui sont près ou adjacents les uns des autres. Comme on le voit dans le tableau 7.5, les valeurs du I de Moran rajustées sont plus petites que les valeurs originales, mais les trois premières variables de la criminalité (toutes les infractions, crimes de violence et crimes majeurs contre les biens) montrent une auto-corrélation spatiale positive et significative, tout comme les familles à faible revenu et les résidents autochtones.