Profil des contrevenants et récidive chez les auteurs d'actes de violence conjugale en Ontario

5. Récidive en matière de violence conjugale

5. Récidive en matière de violence conjugale

Une analyse a aussi été faite sur les facteurs qui pouvaient influer sur la récidive d'un échantillon de 1 000 contrevenants ayant été condamnés pour violence conjugale en 2001. Une autre analyse a aussi été effectuée pour comparer ces facteurs selon le tribunal. Dans la présente section, on présente l'ensemble des variables qui influent sur la récidive. Comme il a été expliqué plus tòt, un contrevenant sur trois (32 %) (N=317) a reçu une nouvelle condamnation pour une infraction criminelle après la condamnation pour violence conjugale répertoriée.

5.1 Caractéristiques des contrevenants

Le tableau 13 montre que le sexe et l'âge semblaient jouer un ròle statistiquement significatif dans la récidive. Les contrevenants de sexe masculin étaient plus susceptibles que les contrevenantes de recevoir une nouvelle condamnation après la condamnation pour violence conjugale répertoriée (34 % comparativement à 19 %). Les contrevenants plus jeunes (c.-à-d. ceux qui ont entre 18 et 34 ans) étaient plus susceptibles que tout autre groupe d'âge de recevoir une nouvelle condamnation pour une infraction criminelle après la condamnation pour violence conjugale répertoriée. Cette tendance s'est confirmée par la médiane d'âge des contrevenants qui avaient reçu une nouvelle condamnation vis-à-vis ceux qui n'avaient pas reçu de nouvelle condamnation (33 ans comparativement à 36 ans respectivement).

Tableau 13 : Sexe et âge selon la situation de nouvelle condamnation, 2001

5.2 Antécédents criminels et récidive

Le tableau 14 présente des données sur la relation entre les antécédents criminels et la récidive. Toutes les variables liées aux antécédents criminels du contrevenant semblent jouer un ròle statistiquement significatif dans la récidive. Les contrevenants ayant été condamnés pour une infraction criminelle avant la condamnation pour violence conjugale répertoriée étaient presque quatre fois plus susceptibles que les contrevenants n'ayant pas obtenu de condamnation antérieure de recevoir une nouvelle condamnation après la condamnation pour violence conjugale répertoriée (41 % comparativement à 11 % respectivement).

En ce qui concerne la gravité de la condamnation antérieure, plus la condamnation antérieure était grave, plus les contrevenants étaient susceptibles de recevoir une nouvelle condamnation après la condamnation pour violence conjugale répertoriée. Par exemple, les contrevenants condamnés pour une infraction antérieure commise sans violence étaient moins susceptibles que les contrevenants condamnés pour une infraction avec violence de recevoir une nouvelle condamnation après la condamnation pour violence conjugale répertoriée (34 % comparativement à 51 %, respectivement).

De la même manière, comme le montre aussi le tableau 14, plus la peine antérieure était grave, plus les contrevenants étaient susceptibles de recevoir une nouvelle condamnation après la condamnation pour violence conjugale répertoriée. Les contrevenants ayant reçu une peine d'emprisonnement pour une condamnation antérieure étaient deux fois plus susceptibles que les contrevenants ayant reçu une peine de probation de recevoir une nouvelle condamnation après la condamnation pour violence conjugale répertoriée (48 % comparativement à 24 % respectivement).

Tableau 14 : Situation de condamnation antérieure, indice de gravité, condamnation antérieure la plus grave et peine la plus grave selon la situation de nouvelle condamnation, 2001

5.3 Condamnation pour violence conjugale répertoriée et récidive

Le tableau 15 présente des données sur la relation entre la condamnation pour violence conjugale répertoriée et la récidive. Fait curieux, la relation entre ces variables n'est pas aussi significative que la relation entre les antécédents criminels et la récidive. La gravité de la condamnation pour violence conjugale répertoriée ne semble pas jouer un ròle statistiquement significatif dans la probabilité de récidive lorsque la variable de l'indice de gravité est isolée. Toutefois, les personnes condamnées pour violence grave étaient plus susceptibles que celles condamnées pour menace de violence de recevoir une nouvelle condamnation après la condamnation pour violence conjugale répertoriée (33 % comparativement à 25 %).

La peine obtenue relativement à la condamnation pour violence conjugale répertoriée ne semble toutefois pas jouer un ròle statistiquement significatif dans la probabilité de récidive. Comme il est indiqué au tableau 15, les contrevenants ayant reçu une peine d'emprisonnement étaient deux fois plus susceptibles que ceux ayant reçu une peine de probation de recevoir une nouvelle condamnation après la condamnation pour violence conjugale répertoriée (45 % comparativement à 19 %, respectivement).

Tableau 15 : Indice de gravité, condamnation pour violence conjugale répertoriée la plus grave et peine la plus grave selon la situation de nouvelle condamnation, 2001

5.4 Durée de la peine et récidive

Le tableau 16 fournit des données sur la durée de la peine d'emprisonnement et de la peine de probation et sur son lien avec la récidive. La durée de la peine d'emprisonnement semble jouer un ròle statistiquement significatif dans la probabilité de récidive. Toutefois, les données montrent que plus la peine est courte, plus le contrevenant était susceptible d'être condamné de nouveau : si la peine d'emprisonnement est inférieure à trois mois, le contrevenant est davantage susceptible de recevoir une nouvelle condamnation après la condamnation pour violence conjugale répertoriée. Par exemple, les contrevenants ayant reçu une peine d'emprisonnement d'un à trois mois étaient plus susceptibles que les contrevenants ayant reçu une peine d'emprisonnement de six à douze mois d'être condamnés de nouveau après la condamnation pour violence conjugale répertoriée (59 % comparativement à 46 % respectivement).

La tendance pour la durée des peines de probation était l'inverse : plus la peine de probation était longue, moins les contrevenants étaient susceptibles d'être condamnés de nouveau après la condamnation pour violence conjugale répertoriée. Par exemple, les contrevenants ayant reçu une peine de probation de plus de 24 mois étaient pratiquement deux fois plus susceptibles que les contrevenants ayant reçu une peine de probation de six à douze mois d'être condamnés de nouveau après la condamnation pour violence conjugale répertoriée (33 % comparativement à 19 % respectivement). La durée de la peine de probation ne semble toutefois pas jouer un ròle statistiquement significatif dans la probabilité de récidive.

Tableau 16 : Durée de la peine d'emprisonnement ou de la peine de probation selon la situation de nouvelle condamnation, 2001

5.5 Historique des condamnations et des accusations sans condamnation et récidive

Le tableau 17 présente des données sur l'historique des condamnations et l'historique des mises en accusation contre le contrevenant. Les deux variables semblent jouer un ròle statistiquement significatif dans la probabilité de récidive. En résumé, plus les contrevenants ont reçu de condamnations pendant leur vie, plus ils sont susceptibles d'être condamnés de nouveau après la condamnation pour violence conjugale répertoriée. Par exemple, les contrevenants ayant obtenu au cours de leur vie plus de dix condamnations étaient cinq fois plus susceptibles que les contrevenants n'ayant reçu que deux condamnations pendant leur vie d'être condamnés de nouveau après la condamnation pour violence conjugale répertoriée (64 % comparativement à 12 % respectivement).

De la même manière, plus les contrevenants avaient eu d'accusations déposées contre eux (sans condamnation) au cours de leur vie, plus ils étaient susceptibles d'être condamnés de nouveau après la condamnation pour violence conjugale répertoriée. Par exemple, les contrevenants qui avaient fait l'objet de plus de dix accusations (sans condamnation) au cours de leur vie étaient près de quatre fois plus susceptibles que les contrevenants n'ayant jamais eu d'accusations déposées contre eux (sans condamnation) au cours de leur vie d'être condamnés de nouveau après la condamnation pour violence conjugale répertoriée (65 % comparativement à 17% respectivement).

Tableau 17 : Nombre total de condamnations et d'accusations à vie selon la situation de nouvelle condamnation, 2001