Les Afro-Canadiens en milieu urbain : Une étude qualitative des problèmes d’ordre juridique graves au Québec

Processus de recherche

Le projet de recherche Les Afro-Canadiens en milieu urbain : Une étude qualitative des problèmes d’ordre juridique graves au Québec a débuté au Québec au printemps 2020 dans les circonstances difficiles de la pandémie de COVID-19. L’objectif initial des chercheurs en matière de sensibilisation était de mener des recherches communautaires en établissant des partenariats avec divers organismes et groupes de la communauté noire qui travaillent au sein de la communauté, de tirer parti de leur expérience et de leur expertise, et de bénéficier de leur aide pour recruter des répondants.

À cette fin, les chercheurs ont approché un éventail d’organisations et de groupes à Montréal et à Québec en fonction de leurs missions et de leurs emplacements géographiques. Les chercheurs ont également sollicité d’autres organisations en raison de leur travail avec certains groupes ethniques, nationaux et d’immigrants.

La sensibilisation des organisations s’est avérée difficile dans le contexte de la COVID-19. Entre juin et août 2020, les chercheurs ont approché des organisations, des groupes et des individus activement engagés au sein de la population noire du Québec. De nombreux organismes ont été physiquement fermés ou réduits à des services limités et n’ont pas répondu à nos courriels ou à appels téléphoniques initiaux. Dans certains cas, les chercheurs ont reçu des réponses des semaines, voire des mois plus tard, et certains groupes n’ont pas été en mesure de répondre du tout. Ce fut une période difficile, et de nombreux groupes communautaires ont travaillé à la limite de leurs capacités pour aider leurs membres pendant la pandémie. Parmi les organismes et les groupes qui ont répondu, bon nombre d’entre eux, ce qui est compréhensible, n’ont pas pu s’engager dans le projet ou y accorder la priorité après s’y être engagés. Pendant les mois d’été, plusieurs organismes ont réduit leurs services ou ont été fermés pour des vacances. En d’autres termes, en plus de la fatigue accumulée liée aux décès de Breonna Taylor, d’Ahmaud Arbery et de George Floyd, entre autres, l’équipe de recherche a rencontré dès le début certaines contraintes inévitables qui ont toutes posé des défis importants pour la recherche.

Il est impossible d’ignorer ou d’évaluer l’impact des événements survenus aux États-Unis au cours de l’été 2020. Les manifestations déclenchées par l’horreur de la vidéo du meurtre de George Floyd ont saisi des gens partout dans le monde, y compris au Canada. Et bien que l’on puisse supposer que cela encouragerait les individus et les groupes à s’intéresser activement au projet de recherche, dans de nombreux cas, les protestations et les conversations en cours sur la race et le racisme ont finalement ajouté au sentiment de fatigue existant engendré par la COVID-19 et les réunions Zoom incessantes.

Les chercheurs croyaient fermement qu’ils ne pouvaient pas aller de l’avant sans partenariats communautaires. Mais l’établissement de partenariats prend du temps et, au cours du processus de sensibilisation, plusieurs membres du personnel de groupes communautaires ont déclaré qu’ils avaient participé à des études antérieures et qu’ils ne voyaient pas comment une autre étude pourrait profiter aux membres de la communauté noire. Il était important d’être transparent quant au fait que le résultat final de la recherche serait « un autre rapport » et que, en tant que membres de la communauté, l’équipe de recherche était disposée à travailler avec les organismes et les groupes de diverses manières pour explorer de quelle façon l’étude pourrait être utile pour les organismes. Il est également important de dire que de nombreux répondants ont exprimé qu’ils appréciaient qu’on leur donne une plateforme pour discuter de leurs problèmes d’ordre juridique.

Cela dit, après des mois de sensibilisation, le projet a recruté 14 répondants, ce qui est en deçà des 25 prévus. Cela a eu une incidence sur l’éventail des répondants en ce qui concerne le ratio femmes/hommes. De plus, malgré leurs efforts, les chercheurs n’ont pas été en mesure de recruter des répondants qui s’identifiaient ouvertement comme membres de la communauté LGBTQ+. Par conséquent, les participants sont majoritairement hétérosexuels et de façon disproportionnée des hommes. Malgré ces limites, les répondants sont diversifiés sur le plan de la langue, de l’origine ethnique, de la nationalité, de la citoyenneté et du statut d’immigration et de classe sociale. Collectivement, leurs témoignages représentent en quelque sorte un instantané des problèmes juridiques récemment vécus par des membres de la population noire urbaine du Québec.

Pour recruter des participants, certains groupes communautaires ont fourni les coordonnées des participants potentiels dès le début. D’autres ont fourni des détails sur la recherche à des participants potentiels, puis ont répondu à leurs questions. Ils ont ensuite mis les participants en contact avec l’équipe de recherche. Dans un cas, un organisme a envoyé un sondage à ses membres pour déterminer les personnes qui avaient connu des problèmes juridiques importants. Les chercheurs ont ensuite reçu les coordonnées des personnes.

Nous avons également approché un organisme qui travaille avec des réfugiés et personnes sans statut de la communauté LGBTQ+. Le groupe a accepté de communiquer avec ses membres, en leur donnant la possibilité d’entrer en contact. Mais, naturellement, compte tenu de leur situation de vulnérabilité, l’équipe de recherche n’a pas été contactée par les membres du groupe.

Des entrevues étaient prévues. Idéalement, elles auraient été menées en personne. Compte tenu des restrictions liées à la COVID-19, la plupart des entrevues ont cependant été menées par téléphone ou à l’aide d’une plateforme vidéo en ligne. Les entrevues ont été menées dans la langue officielle choisie par les participants. Huit entrevues ont eu lieu en anglais, et six en français.