Perceptions du public en ce qui concerne la criminalité et la justice au Canada : Examen des sondages d'opinion
1. Préoccupations des canadiens à l'égard de la ciminalité (suite)
- 1.6 Peur de marcher seul la nuit dans son quartier
- 1.7 Taux de crimes de violence
- 1.8 Tendances relatives à la criminalité
- 1.9 Homicides
1. Préoccupations des canadiens à l'égard de la ciminalité (suite)
1.6 Peur de marcher seul la nuit dans son quartier
Dans le cadre du sondage mené pour le compte de CBC et du magazine Maclean, en ce qui concerne le fait de marcher seul dans les rues la nuit dans sa collectivité, 32 % des répondants se sont dits plutôt d'accord ou tout à fait d'accord sur le fait qu'il vaut mieux ne pas s'y aventurer. Les femmes étaient passablement plus nombreuses que les hommes (48 % contre 16 %) à déclarer qu'elles n'étaient pas prêtes à marcher seules dans les rues la nuit.
Selon des sondages nationaux Gallup, le degré de peur engendré par l'idée de marcher seul la nuit dans son quartier affiche une constance relative au fil des ans, à l'exception de 1998, année pour laquelle on a enregistré une réduction record de cette peur (tableau 3). Depuis 1970, environ un tiers des personnes interrogées répondent qu'elles auraient peur de marcher seules la nuit dans certains secteurs près de leur lieu de résidence. En 2000, parmi les interviewés à qui l'on a posé la question « Y a-t-il dans les environs de chez vous, disons dans un rayon de quelques kilomètres, un secteur où vous auriez peur de marcher la nuit? », 27 % on répondu par l'affirmative. Ce pourcentage a connu une légère hausse depuis 1998, année où cette peur est tombée à son pourcentage le plus bas, soit 25 %. Elle a enregistré son taux le plus élevé en 1974 et en 1991, atteignant cette dernière année 37 %.
Question :
Y a-t-il dans les environs de chez vous, disons dans un rayon de quelques kilomètres, un secteur où vous auriez peur de marcher la nuit?
Oui | Non | Indécis | |
---|---|---|---|
2000 | 27 % | 72 % | 1 % |
1999 | 26 % | 73 % | 1 % |
1998 | 25 % | 74 % | 1 % |
1997 | 30 % | 69 % | 1 % |
1996 | 33 % | 66 % | 1 % |
1995 | 33 % | 66 % | 1 % |
1994 | 35 % | 64 % | 1 % |
1992 | 36 % | 63 % | 1 % |
1991 | 37 % | 60 % | 3 % |
1990 | 34 % | 63 % | 4 % |
1987 | 27 % | 71 % | 2 % |
1979 | 31 % | 67 % | 2 % |
1974 | 37 % | 63 % | 0 % |
1970 | 29 % | 66 % | 5 % |
Source : Gallup, 2000.
Dans les réponses à cette question, les différences entre les sexes sont restées relativement constantes, le degré de peur exprimé étant plus élevé chez les femmes que chez les hommes. En 1996, près de la moitié des femmes interrogées déclaraient avoir peur de marcher seules la nuit dans leur quartier. En effet, le taux de femmes ayant donné cette réponse était de 47 % en 1996, mais il a chuté à 37 % en 1998, soit le taux le plus bas jamais observé. Pour 2000, il se situe à 41 %. Les pourcentages sont passablement différents chez les hommes : 17 % d'entre eux indiquaient une peur semblable en 1996, et 13 % en 1998. Ce pourcentage tombe à 12 % en 2000.
En ce qui concerne les groupes d'âges, ce sont les 65 ans et plus ainsi que le groupe des 18-29 ans qui manifestent la plus grande peur. En effet, chez ces derniers, 34 % affirment qu'il y a un secteur près de chez eux où ils auraient peur de marcher la nuit. Les 65 ans et plus affichent un pourcentage plus élevé (32 %), de même que les 50-64 ans (25 %). Chez les 40-49 ans, 21 % des répondants ont exprimé une telle peur.
1.7 Taux de crimes de violence
Dans le cadre d'un sondage national Gallup réalisé en 1998, on a demandé aux Canadiens quelle était leur perception relativement au nombre de crimes de violence dans leur collectivité. La question était : « Croyez-vous que le nombre de crimes avec violence a augmenté ou diminué récemment dans votre collectivité, ou qu'il est resté le même? ».
Les Canadiens ont toujours l'impression que le nombre de crimes de violence commis dans leur collectivité est en baisse (tableau 4). Cette perception connaissait en 1998 son pourcentage le plus bas jamais enregistré, soit 33 %. Il s'agit d'une baisse par rapport aux 45 % de 1997. Ces données tranchent avec celles de 1998 et de 1997 : le pourcentage de répondants selon lesquels le taux de criminalité était resté le même était alors de 51 % et 48 %, respectivement.
En hausse | Le même | En baisse | Sans opinion | |
---|---|---|---|---|
1998 | 33 % | 51 % | 12 % | 5 % |
1997 | 45 % | 48 % | 4 % | 5 % |
1996 | 43 % | 48 % | 4 % | 5 % |
1995 | 48 % | 46 % | 5 % | 2 % |
1994 | 54 % | 39 % | 4 % | 2 % |
1990 | 51 % | 41 % | 3 % | 5 % |
Source : Gallup, 1998.
1.8 Tendances relatives à la criminalité
Comme d'autres sondages d'opinion publique (Angus Reid, Gallup), un sondage Environics de 1998 indique que la majorité des Canadiens pensent que la criminalité en général progresse (figure 3). Bien que les taux enregistrés à ce chapitre aient chuté depuis 1994, ils restent relativement élevés. En 1994, 81 % des Canadiens interrogés croyaient que les comportements criminels en général gagnaient du terrain, par comparaison à 77 % en 1998. Le public canadien estime également que la criminalité chez les jeunes augmente. Le taux de 89 % de répondants ayant cette perception enregistré en 1998 représente toutefois une baisse par comparaison avec celui de 91 % atteint en 1994.
Figure 3 : Augmentation de la criminalité selon les perceptions : 1998
Source : Environics, 1998.
Malgré la perception du public à cet égard, les crimes avec violence commis au Canada ont connu un déclin pour la septième année consécutive (Centre canadien de la statistique juridique, 1999). Le taux de criminalité avait augmenté de façon régulière au cours des 15 années ayant précédé 1992 (figure 4). La majorité (soit 62,3 %) des voies de fait enregistrées appartenaient à la catégorie de niveau 1, c'est-à-dire les voies de fait simples, soit les moins graves. Si le nombre de crimes de violence pour 1998 semble être de 12 % plus élevé qu'en 1988, cette hausse tombe à 4 % seulement lorsqu'on exclut les voies de fait simples.
Figure 4 : Nombre de crimes de violence par 100 000 habitants : 1999
Source : Centre canadien de la statistique juridique, 1999.
1.9 Homicides
Le nombre d'homicides affiche toujours une diminution (figure 5). En 1998, la police a enregistré 555 homicides (cette catégorie incluant les meurtres au premier et au deuxième degré, ainsi que les homicides involontaires coupables et les infanticides) de même que 738 tentatives de meurtre dans l'ensemble du Canada. Le nombre d'homicides, qui se situe actuellement à 1,8 par 100 000 habitants, est en baisse depuis les années 1970. En outre, le nombre enregistré en 1998 constitue une réduction de 6 % par rapport à l'année précédente; il est également le plus faible depuis 1968. Le nombre de tentatives de meurtre (2,4 par 100 000 habitants) a aussi diminué en 1998.
Figure 5 : Nombre d'homicides et de tentatives de meurtre par 100 000 habitants
Source : Centre canadien de la statistique juridique, 1999.
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