Perceptions du public en ce qui concerne la criminalité et la justice au Canada : Examen des sondages d'opinion
2. Perceptions relatives aux institutions du système de justice pénale
- 2.1 Confiance dans le système de justice pénale
- 2.2 Confiance
- 2.3 Criminalité et intervention du système de justice
2. Perceptions relatives aux institutions du système de justice pénale
2.1 Confiance dans le système de justice pénale
Dans le cadre d'un sondage national Gallup de 1998, à la question de savoir avec quelle rigueur certaines institutions (la police, le gouvernement fédéral et les tribunaux) traitent les criminels, les répondants ont fait perdurer la tendance observée depuis 30 ans en affirmant que les tribunaux ne sont pas assez sévères envers les délinquants (tableau 6). En 1998, 72 % des interviewés trouvaient que les tribunaux manquaient de sévérité à l'endroit des criminels, une faible baisse par rapport au taux de 74 % enregistré en 1997, et à celui de 75 % obtenu en 1996. Bien que ce pourcentage ait chuté comparativement au sommet de 85 % atteint en 1992, il n'est toujours pas aussi faible que le taux initial de 1966, soit 43 %.
Question :
Je vais vous lire une liste d'institutions qui ont affaire aux criminels. Veuillez indiquer si, d'après vous, chacune d'elles traite les criminels trop sévèrement, pas assez sévèrement ou adéquatement.
Année | Pas assez sévèrement | Adéquatement | Trop sévèrement | Sans opinion |
---|---|---|---|---|
1998 | 72 % | 19 % | 2 % | 7 % |
1997 | 74 % | 19 % | 1 % | 6 % |
1996 | 75 % | 16 % | 1 % | 8 % |
1995 | 79 % | 16 % | 2 % | 4 % |
1994 | 82 % | 13 % | 1 % | 4 % |
1992 | 85 % | 8 % | 3 % | 5 % |
1991 | 75 % | 13 % | 2 % | 10 % |
1986 | 78 % | 12 % | 3 % | 7 % |
1982 | 79 % | 11 % | 4 % | 6 % |
1980 | 63 % | 19 % | 4 % | 14 % |
1977 | 75 % | 12 % | 4 % | 9 % |
1975 | 73 % | 13 % | 4 % | 10 % |
1974 | 66 % | 16 % | 6 % | 12 % |
1969 | 58 % | 22 % | 2 % | 18 % |
1966 | 43 % | 29 % | 7 % | 21 % |
Source : Gallup, 1998.
Aux yeux du public canadien, le gouvernement fédéral ne traite pas assez sévèrement les criminels. En 1994, 73 % des personnes interrogées estimaient que ce gouvernement n'était pas suffisamment sévère envers les criminels, tandis que 15 % trouvaient qu'il les traitait de façon adéquate. La proportion de Canadiens se disant insatisfaits du traitement accordé aux criminels par le gouvernement fédéral a fléchi depuis 1994, tombant au faible taux actuel de 63 %. Par ailleurs, le pourcentage de Canadiens selon qui ce traitement est adéquat a connu des fluctuations depuis 1994. Il a chuté à son point le plus bas (13 %) en 1996 et se situe actuellement à 24 %. En 1998, 2 % des Canadiens continuaient de penser que le gouvernement fédéral traite trop sévèrement les criminels. Cette proportion a connu une constance depuis 1994, sauf en 1995, année où elle est tombée à 1 %.
Année | Pas assez sévère | Adéquat | Trop sévère | Sans opinion |
---|---|---|---|---|
1998 | 63 % | 24 % | 2 % | 10 % |
1997 | 68 % | 22 % | 2 % | 9 % |
1996 | 67 % | 13 % | 2 % | 13 % |
1995 | 70 % | 20 % | 1 % | 8 % |
1994 | 73 % | 15 % | 2 % | 10 % |
Source : Gallup, 1998.
La majorité des Canadiens trouvent toujours que la police traite les criminels de façon adéquate (59 % partageaient cet avis en 1998), mais 27 % d'entre eux estiment qu'elle n'est pas assez sévère à leur endroit (tableau 8). Ces pourcentages s'avèrent similaires à ceux de 1996 (alors que 56 % estimaient le traitement adéquat, et 27 %, pas assez sévère) et de 1997 (53 % le trouvaient cette année-là adéquat, et 32 %, pas assez sévère).
Année | Pas assez sévère | Adéquat | Trop sévère | Sans opinion |
---|---|---|---|---|
1998 | 27 % | 59 % | 9 % | 6 % |
1997 | 32 % | 53 % | 8 % | 6 % |
1996 | 27 % | 56 % | 10 % | 7 % |
1995 | 31 % | 58 % | 5 % | 5 % |
1994 | 37 % | 48 % | 9 % | 6 % |
Source : Gallup, 1998.
Un sondage Environics de1998 a donné des résultats semblables. Au chapitre des institutions du système de justice pénale qui jouissent de la plus grande confiance de la part du public canadien, la GRC et les services de police locaux sont toujours en tête. Toutefois, la confiance des Canadiens dans l'ensemble du système a diminué depuis 1988, année où on les a interrogés à ce sujet pour la première fois. En 1998, environ 30 % d'entre eux avaient très confiance dans la GRC et dans les services de police locaux (34 % et 30 %, respectivement); par comparaison, 39 % avaient le même sentiment à l'égard de la GRC, et 36 %, envers les services de police municipaux.
D'après les résultats de ce sondage Environics, la proportion de Canadiens qui ont très confiance dans la Cour suprême du Canada s'avère moindre, et de beaucoup (tableau 9). Le pourcentage actuel de 20 % représente une baisse de huit points par rapport à 1988. La confiance des Canadiens dans le système judiciaire de leur province s'avère encore plus faible, seuls 12 % d'entre eux déclarant avoir confiance dans cette institution. La confiance du public dans les juges (11 %) et dans les avocats (7 %) continue également d'afficher une baisse. Sa confiance dans les commissions responsables des libérations conditionnelles demeure constante, quoique faible (4 %). La majorité des Canadiens (57 %) affirment qu'ils ont peu ou pas confiance dans ces institutions dans leur ensemble.
Question :
De façon générale, diriez-vous que vous avez très confiance, plutôt confiance, peu confiance ou aucune confiance dans chacune des institutions qui suivent?
Très confiance | Plutôt confiance | Peu confiance | Aucune confiance | Sans opinion | |
---|---|---|---|---|---|
GRC | 34 % | 46 % | 10 % | 5 % | 5 % |
Cour suprême | 20 % | 49 % | 19 % | 7 % | 5 % |
Police locale | 30 % | 50 % | 11 % | 6 % | 3 % |
Tribunaux provinciaux | 12 % | 48 % | 25 % | 11 % | 3 % |
Juges | 11 % | 50 % | 23 % | 13 % | 3 % |
Avocats | 7 % | 38 % | 30 % | 22 % | 3 % |
Commissions des libérations conditionnelles | 4 % | 31 % | 31 % | 26 % | 8 % |
Source : Environics, 1998.
Un sondage d'opinion réalisé en mars 1999 par l'Institut de recherche en politiques publiques (IRPP) indique un son de cloche différent de celui d'Environics. En effet, il révèle que 77 % des Canadiens sont très ou assez satisfaits du travail de la Cour suprême. Cependant, les avis exprimés sont partagés relativement à l'énoncé selon lequel le pouvoir de la Cour suprême de trancher certaines questions controversées devrait être réduit : 42 % des répondants se disaient d'accord sur cet énoncé, et 43 %, en désaccord.
2.2 Confiance
Le degré de confiance du public canadien à l'égard de divers aspects du système de justice pénale du Canada varie. C'est en ce qui a trait à l'application des lois que les Canadiens manifestent le plus de confiance, 86 % d'entre eux affirmant qu'ils ont plutôt confiance dans la police locale. La GRC jouit également d'une grande confiance de la part du public (83 %). Le degré de confiance dans les tribunaux est moins élevé. En effet, 52 % des Canadiens expriment à tout le moins une certaine confiance à leur égard. En ce qui concerne le système carcéral, une nette incertitude règne quant à son efficacité, 54 % des interviewés faisant preuve d'un manque de confiance dans ce dernier. Au total, 42 % des répondants disent qu'ils ont confiance dans cette institution, mais seuls 6 % d'entre eux déclarent avoir très confiance en elle. Le système qui inspire le moins de confiance est le régime des libérations conditionnelles : 72 % des Canadiens ont répondu qu'ils avaient peu ou pas confiance en lui. Environ le tiers des personnes interrogées ont indiqué qu'elles n'avaient pas très confiance (37 %) ou aucune confiance (35 %) dans ce régime.
2.3 Criminalité et intervention du système de justice
D'après les résultats du sondage Environics de 1998, la confiance du public relativement à l'arrestation des criminels par les intervenants du système de justice pénale a légèrement diminué. De plus en plus de Canadiens ont une piètre opinion des efforts déployés par les responsables de l'application des lois pour arrêter les criminels. En 1998, ils étaient 39 % à penser que les taux d'arrestation augmentaient, ce qui représente une baisse par rapport au taux de 45 % enregistré en 1994. Le pourcentage de répondants estimant que ces taux chutaient est passé de 22 % en 1994 à 26 % en 1998.
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