Perceptions du public en ce qui concerne la criminalité et la justice au Canada : Examen des sondages d'opinion

3. Crimes liés à la violence familiale

3. Crimes liés à la violence familiale

3.1 Mauvais traitements infligés aux enfants

Quand on leur a demandé de définir ce à quoi correspondait pour eux la notion de « mauvais traitements infligés aux enfants », 27 % des répondants d'un sondage Gallup ont indiqué la violence physique, 20 % les sévices sexuels, 7 % les coups ou la fessée, et 6 % la violence verbale ou d'autres formes de cruauté. La violence physique et la violence ne représentent que 2 % des comportements spécifiquement associés à la maltraitance des enfants.

Même si les Canadiens jugent qu'il est important de réagir aux crimes de violence contre les enfants, un sondage Gallup de 1998 montre qu'un pourcentage relativement faible de Canadiens a personnellement connaissance de tels cas. Ainsi, 19 % des répondants disent avoir connaissance d'un cas grave de maltraitance d'enfants par leurs parents. Ce pourcentage est semblable à celui obtenu en 1997, 18 %. Sur les répondants au courant d'incidents de maltraitance d'enfants (19 %), la majorité (28 %) ont déclaré n'« avoir rien fait » ou « pris aucune mesure ». Il s'agit d'un changement notable par rapport à 1997, alors que 43 % avaient déclaré leur inaction. En 1998, 23 % des personnes au courant de tels incidents ont contacté l'aide à l'enfance ou un organisme du même genre, contre 17 % l'année précédente.

3.2 Information sur les mauvais traitements infligés aux enfants

Selon l'étude La violence familiale au Canada : un profil statistique publiée en 1999, une proportion considérable des mauvais traitements infligés aux enfants résulte d'agression par un membre de la famille. Ces agressions sont également à l'origine d'un certain nombre de décès d'enfants. L'incidence exacte des agressions contre des enfants et des jeunes est difficile à documenter, car il n'existe pas de source complète de données sur la nature et l'étendue de ces agressions au Canada. Les rapports de police ne donnent qu'une image partielle de ce type de violence, à l'instar des dossiers d'hôpitaux sur les blessures résultants de violences et les données de l'aide à l'enfance. Souvent, ce type d'agression n'est pas déclaré car les victimes sont dépendantes de leur agresseur, et les agressions ont lieu dans l'intimité du foyer familial. Cette violence peut prendre la forme de blessures ou d'agressions sexuelles.

Les statistiques de la police pour 1997 révèlent que dans le quart des cas déclarés d'agression contre un enfant, un membre de la famille était soupçonné d'être l'auteur des actes de violence (figure 7). Les parents sont les principaux agresseurs dans les cas d'actes de violence physique (65 %) et d'agressions sexuelles (44 %), suivis des frères/sours (19 % et 30 % respectivement) et des membres de la famille étendue, soit les consanguins et les personnes apparentées par le mariage, l'union de fait ou l'adoption (9 % et 25 % respectivement).

Figure 7 : Auteurs des agressions contre des enfants

Figure 7 : Auteurs des agressions contre des enfants

[Description de la Figure 7]

Source : Centre canadien de la statistique juridique, 1999.

3.3 Récapitulatif

Pour les Canadiens, l'expression « mauvais traitements infligés aux enfants » désignent surtout des actes de violence physique comme le fait de battre un enfant et de l'agresser sexuellement. Dans les faits, les actes de violence ne représentent que 2 % des comportements spécifiquement associés aux mauvais traitements infligés aux enfants. Cependant, les agressions commises par un membre de la famille contre un enfant représentent un nombre considérable des blessures ou des décès d'enfants. Parallèlement, un pourcentage relativement faible des Canadiens dit avoir connaissance d'un cas de maltraitance d'enfant. La majorité de ces personnes indiquent qu'elles n'ont pris aucune mesure. L'une des raisons pouvant expliquer cela est que l'auteur des actes de violence est, le plus souvent, un parent, un frère ou une sour, et que ces personnes ne sont guère susceptibles de s'incriminer elles-mêmes.