Perceptions du public en ce qui concerne la criminalité et la justice au Canada : Examen des sondages d'opinion
- 4.1 Les tribunaux
4. Système de justice pénale
4.1 Les tribunaux
4.1.1 Mesures de rechange à l'incarcération
Un sondage Angus Reid de 1997 examinait l'attitude de la population à l'égard des mesures de rechange à l'incarcération. Quatre-vingt-huit pour cent des répondants sont en faveur du concept général des mesures de rechange à l'incarcération pour les crimes non violents, et 14 % s'y opposent. De ce nombre, 32 % pensent que le système est trop clément ou pas assez sévère; 31 % pensent que les délinquants méritent la prison; 10 % estiment qu'il y a risque de récidive; 6 % affirment que cela dépend du crime commis; et 5 % invoquent la sécurité publique et disent craindre que les mesures de rechange à l'incarcération soient inefficaces (tableau 13).
Raison de l'opposition | % |
---|---|
Le système est trop clément | 32 |
Les délinquants méritent la prison | 31 |
Risque de récidive | 10 |
Cela dépend du crime | 6 |
Sécurité publique | 5 |
Les mesures de rechange à l'incarcération seront inefficaces | 5 |
Source : Angus Reid, 1997.
Quant aux personnes en faveur des mesures de rechange à l'incarcération, elles n'appuient fermement ces mesures que pour certains crimes en particulier. Les Canadiens préconisent ces substituts pour des crimes tels que la possession de marijuana pour consommation personnelle (81 %) et la prostitution (78 %). Près des deux tiers (63 %) des répondants appuient également ces mesures dans les cas de fraude par carte de crédit, et 52 %, dans les cas de vol de voitures. En comparaison, 63 % des répondants s'opposent à ces mesures dans les cas de conduite avec faculté affaiblie, et 68 % s'y opposent dans les cas de détournement de fonds d'une valeur d'un million de dollars.
Lorsqu'on leur a demandé d'évaluer des mesures de rechange précises à l'incarcération (tableau 14), les répondants ont appuyé le plus fermement les mesures qui mettent l'accent sur le service communautaire (85 %). Ces résultats s'appliquent uniquement pour les délinquants non violents. Un nombre équivalent (84 %) des répondants appuient des mesures de rechange qui obligent les délinquants à dédommager leurs victimes. La surveillance électronique récolte également un appui de taille (69 %). De plus, les Canadiens préconisent l'augmentation du nombre de « maisons de transition » dans les collectivités (67 %) et l'imposition d'amendes plus lourdes (67 %). La seule mesure qui ne recueille pas une large adhésion est la libération conditionnelle anticipée : 52 % s'y opposent, alors que 37 % y sont favorables.
Mesures de rechange | Appui |
---|---|
Service communautaire | 85 % |
Dédommagement de la victime par le délinquant | 84 |
Surveillance électronique | 69 |
Augmentation du nombre de « maisons de transition » | 67 |
Amendes plus lourdes | 67 |
Libération conditionnelle | 37 |
Source : Angus Reid, 1997.
On a également sondé l'opinion des Canadiens sur les buts de l'incarcération : sécurité publique, réadaptation, punition. La sécurité publique est l'objectif le plus important aux yeux des Canadiens - 37 % déclarent qu'il s'agit de l'objectif primordial de l'emprisonnement. Par ailleurs, 34 % affirment que la réadaptation est un objectif primordial, tandis que 17 % déclarent que la « punition des individus qui commettent un crime » est un objectif très important. Dix pour cent des répondants ont déclaré que tous ces objectifs étaient d'importance égale.
On a demandé aux répondants de hiérarchiser les priorités relatives aux stratégies de prévention du crime au Canada (tableau 15). Dans l'ensemble, les Canadiens favorisent davantage les programmes de développement social que les stratégies de maintien de l'ordre et de prévention du crime dans la collectivité. Ainsi, 84 % des répondants ont déclaré que l'on devrait faire une plus grande place aux programmes de développement social (dont l'éducation sur les dangers de la drogue et de l'alcool), les loisirs communautaires et l'aide aux jeunes parents. Les efforts de maintien de l'ordre, c.-à-d. l'accroissement du nombre de policiers affectés à la répression des crimes, sont avalisés par 74 % des répondants. Un pourcentage égal des répondants préconise les programmes locaux de prévention du crime, dont Parents-Secours et la surveillance de quartier, pour empêcher la commission de crimes.
Tableau 15 : Hiérarchisation des stratégies de prévention du crime
Stratégie de prévention du crime | Priorité |
---|---|
Développement social | 84 % |
Stratégie de prévention du crime | Priorité |
---|---|
Efforts de maintien de l'ordre | 74 % |
Stratégie de prévention du crime | Priorité |
---|---|
Prévention du crime au niveau local | 74 % |
Source : Angus Reid, 1997.
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