Perceptions du public en ce qui concerne la criminalité et la justice au Canada : Examen des sondages d'opinion
8. Questions relatives à la justice pour les jeunes
- 8.1 Les gangs de jeunes et la violence
- 8.2 La Loi sur les jeunes contrevenants et la future Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents
8. Questions relatives à la justice pour les jeunes
Selon le sondage Environics de 1998, de tous les textes de loi, c'est la Loi sur les jeunes contrevenants qui suscite la plus grande méfiance. Environ 72 % des Canadiens disent ne pas faire confiance à cette loi. Trente-neuf pour cent des personnes interrogées n'ont pas du tout confiance dans le système de justice visant les jeunes, et 26 % ont plutôt confiance dans ce système.
Le sondage Environics de 1998 a examiné des aspects précis de la façon dont le système de justice traite les jeunes Canadiens, et 74 % des répondants étaient d'accord pour dire que les problèmes des jeunes qui enfreignent la loi pourraient être résolus par leurs parents et la collectivité sans que le système judiciaire ait à intervenir. Parallèlement, les répondants étaient divisés sur la question suivante : faut-il établir deux systèmes de justice pénale distincts et indépendants pour les jeunes de moins de 18 ans et pour les adultes? Cinquante-deux pour cent sont en faveur d'un système distinct et 47 %, opposés à cette option.
8.1 Les gangs de jeunes et la violence
En 1998, Gallup a intégré à son sondage une nouvelle question portant sur la perception qu'ont les Canadiens du nombre de gangs de jeunes. Les réponses à cette question indiquent qu'ils étaient 43 % à penser que le nombre de ces gangs avait augmenté depuis cinq ans, tandis que 15 % pensaient que ces gangs étaient aujourd'hui moins nombreux. Trente-deux pour cent croyaient que le nombre de gangs était demeuré le même et 2 % étaient sans opinion.
Dans le cadre de ce même sondage, on a demandé aux répondants dans quelle mesure ils pensaient que les jeunes appartenant à un gang étaient violents. Trente-six pour cent pensent que ces jeunes sont très violents, 42 %, qu'ils sont assez violents et 14 %, qu'ils ne sont pas très violents.
8.2 La Loi sur les jeunes contrevenants et la future Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents
Un sondage national Gallup réalisé en 1998 révèle que les Canadiens sont favorables à l'imposition de sanctions plus strictes aux jeunes contrevenants (figure 8). Cinquante-sept pour cent des répondants pensent que les jeunes accusés (qui ont entre 12 et 17 ans) devraient être traduits devant des tribunaux similaires à ceux qui jugent les adultes. Lorsqu'on leur demande si les jeunes devraient être visés par des dispositions et des peines spéciales, 38 % des répondants sont d'accord. Ces pourcentages sont légèrement différents des résultats de 1994 - 59 % des adultes interrogés avaient alors indiqué qu'ils souhaitent voir les jeunes contrevenants traités de la même façon que les adultes, et 32 % qu'ils souhaitent qu'ils soient visés par des dispositions spéciales.
Figure 8 : Comment faut-il juger les délinquants qui ont entre 12 et 17 ans?
Question :
Pensez-vous que les jeunes contrevenants canadiens (ayant entre 12 et 17 ans) qui sont accusés devraient être traduits devant les mêmes tribunaux que les délinquants adultes, ou qu'ils devraient être visés par des dispositions ou des peines spéciales?
Source : Gallup, 1998.
Lorsqu'on leur a posé d'autres questions à propos de la Loi sur les jeunes contrevenants qui était proposée, 70 % des répondants, en 1998 et en 1994, se sont dits favorables à l'abaissement de 17 à 15 ans de la limite d'âge, de sorte que les jeunes de 16 et 17 ans soient jugés par des tribunaux pour adultes et purgent leur peine dans une prison pour adultes. En 1994, 26 % des répondants étaient opposés à l'abaissement de l'âge maximal et, en 1998, 27 % y étaient opposés. Dans le cadre des deux sondages, 4 % des répondants étaient sans opinion.
Lorsqu'on leur a demandé s'il faudrait abaisser l'âge minimal de douze à dix ans pour pouvoir condamner les jeunes de dix et onze ans en vertu de la Loi, les répondants étaient moins nombreux à approuver cette hypothèse. Ils étaient moins nombreux en 1998 (52 %) qu'en 1994 (59 %) à approuver de tels changements, et plus nombreux en 1998 (44 %) qu'en 1994 (36 %) à s'y opposer.
Les répondants étaient moins favorables en 1998 (57 %) qu'en 1994 (61 %) à ce que l'on fasse payer aux parents pour les pertes ou les dommages causés par leurs enfants. L'opposition à une telle proposition était plus forte en 1998 (40 %) qu'en 1994 (32 %).
Lorsqu'on leur a demandé s'il faudrait rendre obligatoire la comparution devant un tribunal pour adultes des jeunes condamnés pour une infraction avec violence (comme un vol à main armée, une agression, un viol ou un meurtre), et l'imposition à ces jeunes d'une peine d'emprisonnement dans un établissement pour adultes, les répondants étaient plus nombreux en 1998 (74 %) qu'en 1994 (68 %) à approuver une telle option (figure 9). Ils étaient moins nombreux en 1998 (23 %) qu'en 1994 (27 %) à s'opposer à de tels changements.
Figure 9 : Comparution des jeunes contrevenants devant un tribunal pour adultes et imposition de peines d'emprisonnement dans un établissement pour adultes
Question :
Veuillez indiquer si vous êtes favorable ou opposé à ce que l'on rende obligatoire la comparution devant un tribunal pour adultes des jeunes condamnés pour un crime violent comme un meurtre, un viol, une agression ou un vol à main armée, et l'imposition à ces jeunes d'une peine d'emprisonnement dans un établissement pour adultes.
Source : Gallup, 1998.
Enfin, lorsqu'on a demandé aux Canadiens si le casier judiciaire des jeunes contrevenants récidivistes devrait demeurer actif, et ne devrait pas être détruit une fois que ces jeunes atteignent l'âge adulte (comme le prévoit l'actuelle législation), 82 % se sont dits en faveur du maintien du casier, et 14 % y étaient opposés. C'était la première fois que cette question était posée.
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