Les problèmes juridiques de la vie quotidienne
La nature, l'étendue et les conséquences des problèmes justiciables vécus par les Canadiens
Groupes vulnérables et réponses aux problèmes
Chapitre VI : L'action et l'inaction - Les réponses aux problèmes justiciables
Dans le paradigme des problèmes justiciables, il n'est pas nécessaire qu'un problème juridique soit soumis au système de justice officiel pour qu'on puisse le considérer comme un problème grave et qu'une certaine forme d'aide soit requise. Cet énoncé repose notamment sur l'hypothèse que la voie juridique n'est peut-être pas la meilleure pour régler des problèmes de justice civile. Selon leur débrouillardise et la nature du problème auquel elles doivent faire face, certaines personnes pourraient avoir besoin seulement de renseignements ou de conseils pour régler le problème par elles-mêmes. Alors que des personnes peuvent régler leurs problèmes juridiques sans faire appel aux tribunaux ou sans utiliser d'autres mécanismes officiels, d'autres qui auraient besoin d'assistance juridique et d'une décision judiciaire peuvent ne pas recevoir toute l'aide dont elles ont besoin parce des obstacles les empêchent d'avoir accès au système de justice. Nous traiterons dans le chapitre qui suit des réponses aux problèmes juridiques.
La plupart des personnes règlent elles-mêmes leurs problèmes justiciables, sans aucune aide. Dans l'échantillon, un peu moins de la moitié des répondants ont réglé par eux-mêmes leurs problèmes et un tout petit peu plus du tiers a demandé de l'aide[180]. Dans ce groupe, les personnes qui ont demandé une aide non juridique étaient deux fois plus nombreuses que celles qui ont demandé une aide juridique. Environ le cinquième des répondants ont dit qu'ils n'avaient rien fait pour régler leurs problèmes, même si ceux-ci avaient des aspects juridiques définis et étaient graves et difficiles à régler à leurs yeux. La figure 9 présente les réponses simples aux problèmes justiciables. Une minorité de répondants ont demandé de l'aide pour régler leurs problèmes.
Figure 9 : Réponses aux problèmes justiciables
N'a rien fait pour une raison quelconque.
La plupart des personnes qui n'ont rien fait - 16,5 % des répondants - ont agi ainsi pour une raison quelconque. Ces répondants ont clairement envisagé de prendre des mesures, mais différents obstacles les ont empêchés. Les différentes raisons pour lesquelles ces personnes n'ont pas tenté de régler le problème sont énumérées dans le tableau 39. Ces raisons sont variées. Plusieurs d'entre elles semblent indiquer que les répondants ne disposaient pas de l'information nécessaire pour prendre une décision quant aux démarches à entreprendre.
Raisons de ne rien faire | Nombre | Pourcentage |
---|---|---|
Pensait qu'il n'y avait rien à faire | 317 | 33,6 % |
Ne connaissait pas bien ses droits | 99 | 10,5 % |
Ne savait pas quoi faire | 22 | 2,3 % |
Pensait que cela prendrait trop de temps | 94 | 10 % |
Pensait que cela nuirait à sa relation avec l'autre partie | 83 | 8,8 % |
Pensait que cela coûterait trop cher | 60 | 6,4 % |
Pensait que l'autre partie avait raison | 47 | 5 % |
Avait trop peur pour faire quelque chose | 25 | 2,7 % |
Pensait que le stress serait trop grand | 49 | 5,2 % |
Autres raisons | 146 | 15,5 % |
Total | 942 | 100 % |
Considérées ensemble, les trois premières raisons - pensait qu'il n'y avait rien à faire, ne connaissait pas bien ses droits et ne savait pas quoi faire - représentent près de la moitié de toutes les réponses - 46,4 % plus précisément. Dans un peu plus de 10 % des cas, les répondants n'ont rien fait parce qu'ils ne connaissaient pas leurs droits. D'autres réponses semblent indiquer que de nombreuses personnes ont besoin d'aide pour vaincre la peur ou l'anxiété qui peut les empêcher d'agir. Avoir peur de faire quelque chose et penser que le stress serait trop grand constituent ensemble 7,9 % de toutes les réponses. Le coût des démarches représente 6,4 % des raisons de ne pas prendre les moyens de régler des problèmes justiciables. Ne pas vouloir nuire à sa relation avec l'autre partie a été mentionné dans 8,8 % des cas, ce qui porte à croire qu'il pourrait être utile pour les répondants d'envisager d'autres manières de régler leurs problèmes qui seraient appropriées dans les circonstances. Penser que l'autre partie pourrait avoir raison a été mentionné dans 5 % des cas. Le répondant peut être arrivé à cette conclusion sans disposer de renseignements fiables. Une seule raison - penser que le règlement du problème pourrait prendre trop de temps - qui a été invoquée dans 10 % des cas, indique une tendance à banaliser le problème du point de vue du répondant.
Les problèmes liés à la discrimination sont ceux auxquels les répondants voulaient trouver une solution, mais le plus souvent, ils ne l'ont pas fait pour l'une des raisons mentionnées dans le tableau 39. C'est ce qui s'est produit en ce qui concerne 39,6 % des 91 problèmes de ce type. Par ailleurs, les répondants n'ont pas cherché à régler les problèmes liés à l'intervention de la police pour différentes raisons dans 36,7 % des 103 cas pour lesquels des données étaient disponibles. Les répondants étaient moins nombreux à n'avoir rien fait relativement à d'autres types de problèmes justiciables, bien que les raisons qu'ils ont invoquées fassent ressortir des obstacles à l'accessibilité : emploi, 19,3 % (n = 1421); consommation, 17,7 % (n = 1480); hospitalisation et congé, 18,6 % (n = 86); immigration, 17,2 % (n = 35); discrimination, 16,7 % (n = 91); logement, 15,8 % (n = 95); testaments et mandats, 15,5 % (n = 330); blessures corporelles et menace de poursuites judiciaires, 13,7 % chacune (n = 161 et 330 respectivement); endettement, 12,3 % (n = 1444); éclatement de la famille, 9,4 % (n = 244); autres problèmes relevant du droit de la famille, 8,8 % (n = 68); aide sociale, 8,2 % (n = 49)[181].
La plupart des réponses illustrent la valeur potentielle de l'information et des conseils juridiques dont dispose la personne dès le début pour comprendre la nature du problème et les solutions qui s'offrent à elle. Cela rejoint les conclusions de la Commission Hughes qui a été constituée en Écosse, selon laquelle la connaissance du droit et des solutions pouvant être apportées à un problème est la première étape de l'accès à la justice[182]. Dans son rapport, lord Hughes écrit que les besoins en matière juridique sont de deux types : 1) de l'information permettant aux personnes de choisir une façon de régler leur problème et, 2) si la voie juridique est choisie, l'accès aux moyens d'obtenir une solution juridique. [traduction] « Lorsqu'on mesure les besoins en services juridiques, nous devons donc avoir en tête un processus à deux étapes : premièrement, permettre au client de trouver une solution juridique et, s'il l'estime approprié, de l'utiliser et, deuxièmement, permettre au client de choisir une solution juridique[183]. »
Lord Hughes ajoute : [traduction] « Lorsque nous parlons de "besoins non comblés", nous pensons aux cas où un citoyen ignore qu'il a un droit ou aux cas où il préférerait revendiquer ou faire valoir ce droit, mais ne le fait pas faute de services juridiques accessibles ou de qualité suffisante[184]. »
La connaissance des droits dont parle lord Hughes dans son rapport peut être étendue aux obstacles qui empêchent une personne d'agir, qui sont résumées dans le tableau 39 ci-dessus. Une approche qui met en évidence l'importance des connaissances pour choisir la façon la plus appropriée de régler un problème justiciable tient compte également de la remarque de Philip Lewis selon laquelle les problèmes justiciables peuvent avoir des solutions qui ne sont pas purement ou uniquement juridiques.
N'a rien fait parce que le problème n'était pas assez important.
Dans une faible proportion de cas - 5,7 % de tous les problèmes - les répondants ont indiqué qu'ils n'avaient rien fait parce qu'ils estimaient que le problème n'était pas assez important. Selon ce que Genn a écrit dans Paths to Justice, ces cas étaient souvent retirés de l'échantillon parce qu'il s'agit de problèmes mineurs que le questionnaire n'a pas permis de détecter en demandant aux répondants de signaler les problèmes graves et difficiles à régler[185]. Il est toutefois possible en théorie que les répondants qui considèrent qu'un problème n'est pas assez important pour tenter de le régler se trompent. En effet, les problèmes peuvent avoir des conséquences imprévues ou entraîner d'autres problèmes qui deviennent graves car ils se développent dans des grappes de problèmes reliées entre elles. Le premier but de Genn en appliquant aux problèmes le critère du peu d'importance était d'écarter la multitude de problèmes mineurs. Les problèmes soi-disant mineurs ne sont généralement pas nombreux[186]. La terminologie habituellement employée dans des recherches de ce genre semble contrôler la difficulté posée par les problèmes de peu d'importance. Ainsi, les répondants qui n'ont pas réglé leur problème parce qu'ils pensaient qu'il n'était pas suffisamment grave seront inclus dans l'analyse des résultats et des différences démographiques.
Ce sont les problèmes découlant de l'intervention policière qui, le plus souvent, étaient considérés par les répondants comme n'étant pas suffisamment importants pour faire quelque chose. C'est ce qui s'est passé dans 11,7 % des 103 problèmes de ce genre. Les répondants n'ont rien fait relativement à 9,9 % des 91 problèmes liés à la discrimination pour lesquels des données étaient disponibles, parce qu'ils étaient d'avis que le problème n'était pas suffisamment important. Les problèmes appartenant aux autres catégories étaient beaucoup moins nombreux à avoir été considérés comme des problèmes trop peu importants pour que des mesures soient prises pour les régler : emploi, 7,4 % (n = 1 421); consommation, 6,8 % (n = 1 480); hospitalisation et congé, 5,8 % (n = 86); immigration, 5,7 % (n = 35); endettement, 4,3 % (n = 1 444); aide sociale, 4,1 % (n = 49); éclatement de la famille, 4,1 % (n = 244); menace de poursuites judiciaires, 3,9 % (n = 51); testaments et mandats, 3,3 % (n = 330); logement, 3,2 % (n = 95). Aucun répondant n'a indiqué que des problèmes appartenant à la catégorie des autres problèmes relevant du droit familial ou concernant des pensions d'invalidité n'étaient pas assez importants pour tenter de les régler[187].
Je m'en suis occupé moi-même.
La plus grande catégorie regroupe les répondants qui ont réglé eux-mêmes le problème. Dans près de la moitié des cas, soit 44 %, les répondants ont tenté de régler le problème par eux-mêmes, sans aucune aide.
Les problèmes que les répondants ont le plus souvent réglés par eux-mêmes concernaient l'endettement, 59,4 % (n = 1 444); la consommation 58,7 % (n = 1 480); l'aide sociale, 55,1 % (n = 49). Moins de la moitié des répondants ont réglé par eux-mêmes des problèmes concernant l'hospitalisation et le congé de l'hôpital, 48,8 % (n = 86); la menace de poursuites judiciaires, 37,3 % (n = 51); l'immigration, 34,3 % (n = 35); les pensions d'invalidité, 33,3 % (n = 46); le logement, 30,5 % (n = 95); l'emploi, 30,1 % (n = 1 421); les blessures corporelles, 26,7 % (n = 161); la discrimination, 25,3 % (n = 91); les testaments et mandats, 24,2 % (n = 330); l'intervention policière, 21,4 % (n = 103). Ce sont les problèmes relevant du droit de la famille qui ont le moins souvent été réglés par les répondants eux-mêmes. Seulement 20,1 % des répondants ayant eu des problèmes appartenant à la catégorie des autres problèmes relevant du droit de la famille (n = 68) et 20,1 % des répondants ayant eu des problèmes liés à l'éclatement de la famille (n = 244) ont tenté de régler le problème sans l'aide de personne[188].
Une aide aurait-elle été utile? Les répondants qui ont indiqué avoir essayé de régler le problème par eux-mêmes devaient préciser si, rétrospectivement, ils pensaient qu'ils auraient obtenu un meilleur résultat s'ils avaient reçu une aide quelconque. Environ 42 % (42,1 %) des répondants qui ont réglé leur problème par eux-mêmes ont mentionné que les choses se seraient mieux terminées s'ils avaient eu de l'aide[189], surtout pour ce qui est des problèmes en matière d'immigration. Les répondants ayant signalé des problèmes en matière d'immigration ou d'asile qui ont tenté de les régler par eux-mêmes ont indiqué qu'ils auraient obtenu un meilleur résultat s'ils avaient reçu de l'aide en ce qui concerne 72,7 % de tous les problèmes (n = 11). Viennent tout de suite après les répondants ayant signalé des problèmes dans la catégorie des autres problèmes relevant du droit de la famille. Selon ces répondants, ils auraient obtenu un meilleur résultat dans 71,4 % des cas (n = 49) s'ils avaient eu une aide quelconque. Suivent les répondants qui avaient réglé leur problème par eux-mêmes et qui estimaient avec le recul que les choses se seraient mieux passées s'ils avaient obtenu de l'aide pour 62,5 % des problèmes concernant les prestations d'invalidité (n = 16); 55 % des problèmes concernant des blessures corporelles (n = 40); 54,5 % des problèmes liés à l'intervention policière (n = 22); 52,5 % des problèmes en matière d'emploi (n = 421); 48,1 % des problèmes liés aux testaments et mandats (n = 77); 47,8 % des problèmes de discrimination (n = 23); 46,7 % des problèmes concernant l'hospitalisation et le congé (n = 41); 44,4 % des problèmes d'aide sociale (n = 27); 42,3 % des problèmes de consommation (n = 866); 41,4 % des problèmes de logement (n = 29); 38,8 % des problèmes liés à l'éclatement de la famille (n = 49); 36,8 % des problèmes concernant la menace de poursuites judiciaires (n = 19)[190].
Dans l'ensemble, 67,6 % des répondants qui croyaient rétrospectivement que la solution à leur problème justiciable aurait été meilleure s'ils avaient obtenu de l'aide estimaient que de l'information juridique aurait été utile, alors que 30,4 % étaient d'avis qu'une personne capable de leur expliquer les règles de droit et de les aider à rédiger des lettres et des documents leur aurait permis d'obtenir une solution plus avantageuse. Seulement 1,2 % des répondants considéraient que la présence d'un avocat qui serait intervenu activement en leur nom aurait amélioré le résultat[191].
A cherché une aide quelconque. Dans l'ensemble, les répondants ont tenté d'obtenir une aide quelconque pour régler leur problème pour un peu plus du tiers de tous les problèmes (33,8 %).
Aide non juridique.
Dans la majorité des cas, les répondants qui ont cherché de l'aide se sont tournés vers différentes sources non juridiques. Le tableau 40 montre les types d'aide que les répondants ont cherché à obtenir. Les syndicats sont la source d'aide la plus souvent mentionnée. Dans l'ensemble, 22,1 % des répondants ont fait appel à des sources non juridiques pour obtenir de l'aide. Seulement 9,7 % (n = 103) des répondants confrontés à un problème lié à l'intervention policière ont demandé de l'aide non juridique. Les répondants ayant reçu des menaces de poursuites judiciaires étaient évidemment les moins nombreux à avoir fait appel à une source d'aide non juridique (9,8 % (n = 51)). Par ailleurs, les répondants ayant eu un problème lié à des blessures corporelles étaient les plus nombreux à avoir consulté une source d'aide non juridique : 42,2 % de toutes les personnes aux prises avec un problème de ce genre l'ont fait (n = 161). Les problèmes liés à l'emploi, 35,8 % (n = 1 421), au logement, 33,7 % (n = 95) et aux prestations d'invalidité, 33,3 % (n = 48) sont les autres problèmes à l'égard desquels les répondants étaient relativement très nombreux à avoir fait appel à des sources d'aide non juridiques. Il est particulièrement intéressant de noter que 35,8 % (n = 330) des répondants qui ont eu un problème en matière de testaments et mandats ont dit avoir utilisé une aide non juridique quelconque. Or, ces problèmes semblent appartenir fondamentalement au domaine juridique. Les sources d'aide non juridiques ont été moyennement peu utilisées en comparaison par les répondants ayant signalé des problèmes d'endettement, 15,7 % (n = 1 444), et des problèmes de consommation, 11,4 % (n = 1 480). En ce qui concerne les autres problèmes, les pourcentages de répondants ayant mentionné avoir eu recours à une forme d'aide non juridique étaient les suivants : immigration, 28,6 % (n = 35); aide sociale, 24,5 % (n = 49); problèmes appartenant à la catégorie des autres problèmes relevant du droit de la famille, 23,5 % (n = 68); hospitalisation et congé, 23,3 % (n = 86); discrimination, 22 % (n = 91)[192].
Les syndicats sont la source d'aide non juridique la plus souvent consultée par les répondants, constituant 20 % de toutes les sources. Viennent ensuite les bureaux du gouvernement, lesquels ont été consultés pour 18,5 % de tous les problèmes, et les amis et la famille - 13,7 % de tous les problèmes. La police a constitué une source d'aide dans 4 % de tous les cas, suivie des groupes de soutien dans 1,9 % de tous les cas. Il est peut-être un peu étonnant de constater qu'Internet a été utilisé aussi peu souvent. Les répondants n'ont indiqué avoir consulté Internet comme source d'aide que relativement à 0,5 % de tous les problèmes. Les bibliothèques et les sources d'information sur papier ont été mentionnées par les répondants dans seulement 0,2 % des cas. Les faibles pourcentages obtenus dans ces deux dernières catégories indiquent clairement que les personnes préfèrent nettement les sources d'aide offrant une certaine forme de contact avec une personne. Finalement, il y a une catégorie « autre » très étendue. Même si les répondants étaient invités à nommer toutes les autres sources d'aide, leurs réponses n'ont pas fait ressortir un grand nombre d'autres sources d'information particulières. Le Bureau d'éthique commerciale et les banques ont été les plus souvent mentionnés par les répondants dans la catégorie « autre ».
Source d'information | Nombre | Pourcentage |
---|---|---|
Syndicats | 317 | 20 % |
Bureaux du gouvernement | 241 | 18,3 % |
Amis et famille | 216 | 13,7 % |
Autres organisations | 83 | 5,3 % |
Police | 63 | 4 % |
Groupes de soutien | 30 | 1,9 % |
Internet | 9 | 0,5 % |
Bibliothèques/livres | 3 | 0,2 % |
Autres sources | 616 | 36,1 % |
Total | 1 578 | 100 % |
A demandé de l'assistance juridique.
Finalement, les répondants ont eu recours à des services juridiques relativement à 9,2 % des problèmes justiciables avec lesquels ils ont été aux prises. Parmi les répondants qui ont dit avoir demandé des services juridiques, 79,8 % ont mentionné qu'ils avaient consulté un avocat d'un cabinet privé et 9,6 %, un avocat de l'Aide juridique. Les 11 % restants ont dit qu'ils ne connaissaient pas exactement la nature des services juridiques qu'ils avaient obtenus.
Lorsque l'on compare les différents types de problèmes, les répondants étaient les plus nombreux à avoir obtenu des services juridiques pour les deux types de problèmes relevant du droit de la famille. Les répondants confrontés à des problèmes liés à l'éclatement de la famille ont dit avoir eu recours à des services juridiques pour près de la moitié des problèmes signalés, soit 48,8 % (n = 244); ce pourcentage est de 47,1 % (n = 68) dans le cas des autres problèmes relevant du droit de la famille. Des services juridiques ont été demandés le moins souvent pour les problèmes de discrimination, soit par 3,3 % des répondants aux prises avec un problème de ce type (n = 91), et relativement rarement pour les problèmes de consommation, soit par 5,3 % de tous les répondants ayant eu un tel problème (n = 1 480); les problèmes en matière d'emploi, 7,5 % (n = 1 421); les problèmes d'aide sociale, 8,2 % (n = 49); les problèmes d'endettement, 8,5 % (n = 1 444). L'assistance juridique a été utilisée par 35,3 % des répondants ayant eu des menaces de poursuites judiciaires (n = 51), une proportion légèrement inférieure à celle de 37,3 % des répondants qui ont essayé de régler le problème sans aucune aide extérieure. Entre 14 et 20 % des répondants qui ont éprouvé d'autres types de problèmes ont eu recours à des services juridiques : immigration, 14,3 % (n = 35); blessures corporelles, 15,5 % (n = 161); prestations d'invalidité, 16,7 % (n = 48); logement, 16,8 % (n = 95); intervention policière, 20,4 % (n = 103); testaments et mandats, 21,2 % (n = 330).
Aide juridique. Les nombres étant très petits, il n'est pas possible de dire beaucoup de choses sur les services que les répondants ont reçus de l'Aide juridique. Environ 9,5 % (n = 64) de toutes les personnes qui ont reçu des services juridiques (11,7 % ou 677 répondants[193]) ont reçu de l'Aide juridique. La plupart des personnes qui ont demandé de l'Aide juridique, soit 72,3 %, en ont obtenu. Près de la moitié - 44,5 % - de tous les problèmes pour lesquels les personnes reçoivent de l'Aide juridique relèvent du droit de la famille. Par ailleurs, les répondants ont obtenu de l'Aide juridique relativement à environ 15,6 % des problèmes d'endettement et 8,9 % des problèmes en matière d'emploi. Ce pourcentage atteindrait de 2 à 4 % en ce qui concerne les autres types de problèmes. Les résultats concernant l'Aide juridique n'étaient pas statistiquement significatifs.
Groupes vulnérables et réponses aux problèmes
N'a rien fait parce que le problème n'était pas assez important.
Les personnes âgées de 29 ans et moins étaient deux fois plus nombreuses que les autres à n'avoir rien fait parce que, selon elles, le problème n'était pas assez important[194]. Les membres des minorités visibles étaient aussi légèrement plus nombreux que les autres à n'avoir rien fait pour la même raison, le ratio d'incidence approché indiquant que ces répondants étaient 1,5 fois plus nombreux à n'avoir entrepris aucune démarche[195] [196].
N'a rien fait pour une raison quelconque.
Les répondants nés à l'étranger[197], sans emploi[198], n'ayant pas fait d'études secondaires[199] et ayant un revenu de moins de 25 000 $[200] étaient plus nombreux à avoir dit qu'ils n'avaient rien fait pour régler leur problème à cause de l'une des raisons mentionnées précédemment. Cependant, les relations étaient très faibles, les ratios d'incidence approchés étant bien inférieurs à 2,0 (deux fois plus nombreux), intuitivement le niveau auquel la relation est suffisamment importante pour qu'on en tienne compte.
Je m'en suis occupé moi-même.
Les personnes qui étaient mariées ou vivaient en union de fait[201] et qui avaient entre 30 et 34 ans[202] étaient plus nombreuses à avoir décidé de régler leur problème par elles-mêmes. Toutefois, bien que ces relations soient statistiquement significatives, elles sont très faibles.
Aide non juridique.
Les personnes handicapées étaient légèrement plus nombreuses que les autres à avoir choisi de demander de l'aide non juridique pour régler leurs problèmes justiciables[203]. Les personnes âgées de 45 à 64 ans[204], ayant un emploi ou travaillant à leur compte[205] et gagnant un revenu de classe moyenne de 45 000 à 64 000 $[206] étaient également légèrement plus nombreuses que les autres à avoir demandé de l'aide non juridique.
A demandé de l'assistance juridique.
Comme dans le cas de l'aide non juridique, ce sont les personnes âgées de 45 à 64 ans[207] et les personnes handicapées[208] qui étaient les plus nombreuses à avoir demandé des conseils juridiques. De plus, les répondants qui recevaient des prestations d'aide sociale[209] étaient légèrement plus nombreux que les autres à avoir demandé des conseils juridiques. Il est possible que ces résultats soient attribuables au fait que les bénéficiaires d'aide sociale ont droit à l'Aide juridique.
- [180] L'information non juridique peut provenir d'amis et de membres de la famille, de bureaux du gouvernement, de syndicats, de groupes de soutien ou d'autres organisations, de la police, d'Internet et de sources documentaires traditionnelles.
- [181] c2 = 1 299,9, p = 0,0001, phi = 0,48.
- [182] Royal Commission on Legal Services in Scotland, The Rt. Hon. Lord Hughes, volume 1, HMSO, Edinburgh, 1980.
- [183] Ibid., section 2.9, à la p. 21.
- [184] Ibid., section 2.10, à la p. 21.
- [185] Genn, à la p.
- [186] Pourcentages de différentes études
- [187] c2 = 1 299,9, p = 0,0001, phi = 0,48.
- [188] c2 = 1 299,9, p = 0,0001, phi = 0,48.
- [189] n = 2 442.
- [190] c2 = 81,3, p = 0,0001, phi = 0,18.
- [191] n = 1 051.
- [192] c2 = 1299,9, p = 0,0001, phi = 0,48.
- [193] Voir la figure I dans le chapitre VI.
- [194] c2 = 34,2, p = 0,0001, ratio d'incidence approché = 2,1, intervalle de confiance du ratio d'incidence approché (1,6 à 2,6).
- [195] c2 = 9,2, p = 0,0001, ratio d'incidence approché = 1.5, intervalle de confiance du ratio d'incidence approché (1,1 à 1,9).
- [196] Des régressions multiples binaires ont confirmé que ces deux variables exerçaient chacune un effet indépendant sur la décision de ne pas entreprendre de démarches. Cependant, la variance expliquée globalement était extrêmement faible et les effets étaient faibles. C'était le cas des régressions logistiques reliant les variables démographiques aux autres stratégies de problèmes, et les résultats ne sont pas analysés.
- [197] c2 = 25,5, p = 0,0001, ratio d'incidence approché = 1,5, intervalle de confiance du ratio d'incidence approché (1,3 à 1,9).
- [198] c2 = 9,0, p = 0,003, ratio d'incidence approché = 1,4, intervalle de confiance du ratio d'incidence approché (1,1 à 1,8).
- [199] c2 = 28,8, p = 0,0001, ratio d'incidence approché = 1,8, intervalle de confiance du ratio d'incidence approché (1,5 à 2,3).
- [200] c2 = 21,9, p = 0,0001, ratio d'incidence approché = 1,5, intervalle de confiance du ratio d'incidence approché (1,3 à 1,8).
- [201] c2 = 20,3, p = 0,0001, ratio d'incidence approché = 1,2, intervalle de confiance du ratio d'incidence approché (1,0 à 1,4).
- [202] c2 = 8,2, p = 0,004, ratio d'incidence approché = 1,2, intervalle de confiance du ratio d'incidence approché (1,1 à 1,3).
- [203] c2 = 16,2, p = 0,004, ratio d'incidence approché = 1,4, intervalle de confiance du ratio d'incidence approché (1,2 à 1,6).
- [204] c2 = 6,5, p = 0,004, ratio d'incidence approché = 1,2, intervalle de confiance du ratio d'incidence approché (1,0 à 1,3).
- [205] c2 = 3,7, p = 0,05, ratio d'incidence approché = 1,1, intervalle de confiance du ratio d'incidence approché (1,0 à 1,3).
- [206] c2 = 7,6, p = 0,006, ratio d'incidence approché = 1,2, intervalle de confiance du ratio d'incidence approché (1,1 à 1,4).
- [207] c2 = 5,9, p = 0,01, ratio d'incidence approché = 1,2, intervalle de confiance du ratio d'incidence approché (1,0 à 1,4).
- [208] c2 = 9,9, p = 0,02, ratio d'incidence approché = 1,3, intervalle de confiance du ratio d'incidence approché (1,0 à 1,5).
- [209] c2 = 5,7, p = 0,02, ratio d'incidence approché = 1,3, intervalle de confiance du ratio d'incidence approché (1,0 à 1,5).
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