Pouvoir discrétionnaire de la police à l'égard des jeunes contrevenants
V. Facteurs conjoncturels influant sur le pouvoir discrétionnaire de la police
6.0 Le lieu et l'heure
Presque le deux tiers des répondants (65 p. 100) ont affirmé qu'ils ne considéraient pas le lieu ou l'heure comme un facteur dans leurs décisions touchant les adolescents contrevenants. Un autre 22 p. 100 ont indiqué qu'il ne s'agissait que de facteurs mineurs.
Les policiers provinciaux (et ceux de la GRC) sont moins susceptibles (24 p. 100) de considérer le lieu ou l'heure comme un facteur que les policiers des services municipaux indépendants (41 p. 100). Les policiers des régions métropolitaines et des banlieues et régions exurbaines sont plus portés (43 p. 100) à tenir compte du lieu et de l'heure de l'infraction que ceux des zones rurales ou des petites villes (23 p. 100). Ceux des collectivités ayant de graves problèmes de crimes violents chez les adolescents étaient moins susceptibles de considérer le lieu ou l'heure comme un facteur ou un facteur important (7 p. 100 comparativement à 15 p. 100 dans d'autres collectivités). Cependant, les policiers des secteurs ayant un problème de prostitution juvénile sont beaucoup plus portés à tenir compte du lieu et de l'heure (56 p. 100 par rapport à 9 p. 100) que ne le sont, à un moindre degré, les policiers des collectivités aux prises avec des crimes d'adolescents liés à la drogue (18 p. 100 comparativement à 5 p. 100). Les policiers des collectivités ayant une importante population autochtone hors réserve sont moins susceptibles de considérer le lieu ou l'heure comme un facteur ou un facteur majeur (8 p. 100 comparativement à 15 p. 100 des policiers d'autres collectivités).
Les policiers des escouades jeunesse étaient beaucoup plus portés (43 p. 100) à considérer le lieu et l'heure comme un facteur ou un facteur important. Ceci s'explique sans doute par l'intérêt que manifestent ces policiers pour l'imposition de conditions précises et correctes à la remise en liberté des adolescents (par exemple, éviter certains endroits, respecter les heures d'interdiction; voir le chapitre II, section 7.3, et le chapitre IV, section 4.1). La grande majorité (80 à 90 p. 100) des policiers d'autres unités (patrouilleurs, SEG) ne considèrent pas qu'il s'agit d'un facteur ou, tout au plus, y voient un facteur mineur.
Cependant, les policiers des escouades jeunesse ont indiqué qu'ils tenaient compte de tous les facteurs afin de trouver la meilleure ligne de conduite vis-à-vis de l'adolescent.
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